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Paul Paray

C’est surtout comme ambassadeur de la musique française à Detroit que Paul Paray reste dans les mémoires. Né en 1886 au Tréport, ce Normand était également un compositeur de talent au catalogue assez étoffé. Premier prix de Rome en 1911, il laisse des œuvres pour piano, de la musique de chambre, des œuvres vocales et 3 symphonies. Devenant un chef d’orchestre recherché, il est dès lors obligé de faire des choix et cessera de composer après la Seconde Guerre mondiale. En 1932, il prend la direction des Concerts Colonne, poste qu’il abandonnera en 1940 en signe de protestation contre les mesures antijuifs prises par la France de Pétain sous l’Occupation, notamment lorsqu’il s’est agi de débaptiser ce prestigieux orchestre fondé par Edouard Colonne. Il est alors accueilli à l’Opéra de Monaco où il recrute des musiciens pour les sauver des rafles de la Gestapo.


Sa réputation aux Etats-Unis étant bien établie, il refuse toutefois de devenir le second chef de Toscanini à l’Orchestre de la NBC. Après la guerre, il parcourt le pays pour une série de concerts avec les meilleurs orchestres américains, Boston, New York, Minneapolis, Cincinnati, Philadelphie, Pittsburgh et Chicago. C’est alors qu’on lui demande de rebâtir l’Orchestre symphonique de Detroit qu’il conduira au succès grâce à un travail acharné débouchant sur une série d’enregistrements dont certains deviendront mythiques.

Réalisés au début de la stéréophonie, ils bénéficièrent des derniers progrès de la technique, notamment grâce au procédé « Living Presence » lancé par le label Mercury qui misait sur une exceptionnelle spatialité, enregistrée sur bande magnétique, voire sur film 35 mm, ce qui augmentait considérablement la bande passante. Maître chez lui, Paul Paray pouvait programmer ce qu’il voulait. C’est ainsi qu’on lui doit de magnifiques enregistrements de musique française, une formidable Symphonie en si bémol de Chausson, une version légendaire de la Symphonie avec orgue de Camille Saint-Saëns – avec Marcel Dupré qui l’avait jouée dans sa jeunesse sous la direction du compositeur –, un flamboyant Daphnis et Chloé de Ravel, des succulents Chabrier et de nombreuses œuvres françaises qu’on oubliait alors, et que l’on oublie toujours, en France…

Si Paul Paray n’avait pas appris la direction d’orchestre, il avait ce qu’on appelle « un bras », une énergie et une force de conviction qui ne pouvait qu’emporter l’adhésion de ses musiciens. Sa direction était marquée par un flamboiement permanent, par un souci du détail et par la poésie des timbres. En 1962, à 76 ans, Paul Paray quitte l’orchestre de Detroit qu’il a hissé parmi le top 5 aux Etats-Unis. Mais sa carrière est loin d’être terminée puisqu’il sera désormais un chef invité. En 1973, il tient à encourager deux jeunes musiciens français, Pierre Amoyal et Frédéric Lodéon, en leur faisant enregistrer leur premier disque sous sa direction. Il fêtera ses 90 ans en dirigeant en Israël, où il se rend très souvent. Deux ans plus tard, son dernier concert, à Philadelphie, étonne les Américains qui retrouvent son énergie et la finesse de son oreille à un âge si avancé. On peut légitimement regretter la quasi-absence de ses propres œuvres au sein de sa belle discographie. © François Hudry/Qobuz

Discographie

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