Valentina (The Wedding Present)

Chronique

Le groupe de David Gedge aura connu moult chamboulements ces quinze dernières années, changeant de line up comme on change d’amis, se déracinant toujours un peu plus de son terreau initial, notamment – aussi- à cause de l’escapade parallèle de David Gedge vers Cinerama. Quatre ans après El Rey, The Wedding Present (The Weddoes pour les initiés) tente de renouer, avec ce huitième album, avec les sonorités sèches et mélodiques qui furent la marque de fabrique du groupe à la fin des années 1980...

Valentina commence bien. Très bien même… avec ce « You’re Dead », morceau long et abrasif, en montagnes russes, qui va de la rugosité de ses couplets à la douceur sidérante de son « break » quatre minutes plus tard. La voix de David Gedge, gutturale, fière, se fait alors gracile et chaude sur la fin de ce titre, qui aurait tout aussi bien pu paraître sur l’un des premiers opus du groupe. « You Jane » et son intro au couteau nous fait miroiter le meilleur : cet album est-il le plus abouti du groupe depuis bien longtemps ?

Pas si sûr, au fil de l’écoute...

Si les textes de Gedge, toujours axés la plupart du temps sur les relations amoureuse ou amicales, avec cette franchise, parfois cette verdeur qui caractérisent ses paroles, font toujours mouche, la musique qui les soutient a parfois du mal à séduire. Les laborieux « Meet Cute », « The Girl From DDR » ou « 524 Fidelio » déçoivent par leur manque d’originalité, leur sens mélodique tiré par les cheveux.

Pour sauver le disque qui avait très bien commencé, notons qu’il se termine assez bien aussi, avec un « End Credits » tendance post-punk et un « Mystery Date » empreint d’une power pop intelligente, qui réchauffent un peu cette tiédeur qui assaille une grande partie de Valentina.

Essai en demi-teinte donc pour ce huitième album de The Wedding Present, qui a pourtant, encore et toujours, ce charme inébranlable, cette aura particulière qui plane au dessus du groupe anglais depuis vingt-cinq ans.

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