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Jascha Horenstein

Cet immense chef d’orchestre, dont la carrière fut ruinée par l’arrivée au pouvoir des nazis et par la guerre qui s’ensuivit, est très cher au cœur des mélomanes passionnées, comme certains réalisateurs de cinéma peu connus du grand public peuvent l’être pour les cinéphiles avertis. Né en 1898 à Kiev (six ans avant Vladimir Horowitz dans la même ville), en Ukraine, Horenstein est encore enfant lorsque ses parents déménagent à Königsberg, alors située en Prusse Orientale (aujourd’hui Kaliningrad en Russie). C’est là qu’il commence sa solide formation musicale avec Max Brod, violoniste et chef d’orchestre, ami de Liszt et élève chéri de Joseph Joachim, formation qui se poursuivra avec les plus grandes personnalités de l’époque : à Vienne, il travaille avec le violoniste Adolph Busch, puis à Berlin, où il apprend la composition avec Franz Schreker. Il est encore étudiant lorsqu’il dirige à Berlin deux chœurs réputés hérités de Hermann Scherchen. Il fait ses débuts de chef d’orchestre au Musikverein de Vienne, en 1922, en dirigeant la Première Symphonie de Mahler dont il sera un grand interprète, comme il le sera aussi d’Anton Bruckner.

Avec Horenstein la musique devient religion, ses interprétations sont souvent brûlantes de passion et il sollicite la puissance orchestrale jusqu’à la démesure. Son enregistrement de la Neuvième Symphonie de Bruckner, avec le Pro Musica Orchester, Wien (qui n’est autre que l’Orchestre Symphonique de Vienne rebaptisé pour des raisons de droits), est très représentatif de son style d’une puissance qui vous arrache à la terre pour vous mettre la tête dans les étoiles.



Balloté par les aléas mortifères du XXème siècle, Horenstein est renvoyé de Düsseldorf par les nazis alors qu’il vient de préparer Wozzeck sous les précieux conseils d’Alban Berg. A partir de 1933, il dirige divers orchestres en Europe et en Palestine, puis émigre aux Etats-Unis où il dirige les grandes formations symphoniques du pays. La guerre fait de lui un Wanderer qui erre de ville en ville, sans avoir de poste officiel ni d’orchestre qui lui permettrait de s’établir et de construire durablement un répertoire avec une seule formation symphonique.



Il ne se fixera jamais plus et sa discographie est le reflet de son existence tourmentée. Aujourd’hui, c’est le parcours du combattant pour trouver ses rares enregistrements de studio, souvent avec des orchestres secondaires auxquels il parvient à transmettre un souffle épique. Il existe aussi de nombreux enregistrements live qui nous permettent d’apprécier le style de ce grand meneur d’orchestre. Sous sa baguette flamboyante, Earl Wild a enregistré une version légendaire (dans une prise de son en technicolor) des Concertos de Rachmaninov. Citons un autre disque resté célèbre, les deux Concertos de Ravel avec Vlado Perlemuter, enregistrés à Paris où il a souvent travaillé après la guerre. En 1953, il a dirigé en concert la première française du chef-d’œuvre de Leos Janacek, De la maison des morts, dans une version française de Fred Goldberg, à la tête de l’Orchestre National. Toutefois, c’est dans les œuvres du dernier romantisme, Brahms, Bruckner, Mahler que Horenstein se complaisait et nous avec… © FH – novembre 2017 /Qobuz

Discographie

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