Boucle

Chronique

Echappées de ces expériences en groupe, du spectacle Iris de Philippe Découflé, dans les chansons de Boucle, il y a un peu tout ce que la chanteuse-compositrice a accumulé pendant vingt ans.

Pour Claire Diterzi, il s’agit aussi de faire référence à son processus de création qu’elle voit comme le fait de « tourner en spirale » autour d’un point jusqu’à atteindre le but, le mot, la mélodie recherchés. Dès les premières notes, on pense aux samples, sons électroniques ou arpèges de guitare répétés en boucles pour former l’armature des chansons. On pense aussi à la chevelure rousse de la belle et ce petit cheveu qu’elle a sur la langue qui, loin d’égratigner sa voix de soprane, ne fait qu’accentuer sa sensualité.

Sensuel, c’est finalement le mot qui nous tourne en boucle dans la tête à l’écoute de ces onze titres, que l’on explore avec délectation. Et on entre dans une caverne d’Ali baba (« La Princesse arabe », au parfum d’orient), on pénètre dans l’intimité d’un couple (l’obsédant « Infidèle »), on goûte au fruit défendu (« Sur le pont d’Avignon ») avant de clore en beauté avec ce chant lyrique maîtrisé presque a capella (« La musique adoucit les mœurs »). Diterzi la rebelle ne fait rien comme les autres.

Elle ne hurle pas : elle a appris à susurrer pour exprimer la rage, pour parler de la jalousie, l’hypocrisie, le sexe, mais aussi les petits bonheurs du quotidien… d’un trait léger, gracile mais néanmoins efficace. Un album salué unanimement par la critique, qui met définitivement en orbite un grand talent de la chanson indépendante française.
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