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Elly Ameling

Cette soprano néerlandaise a fait toute sa carrière dans un répertoire de concert, principalement pour le Lied, la mélodie française, qu’elle a travaillée à Paris avec Pierre Bernac, les oratorios, avec une seule incursion fugitive à l’opéra, chantant le rôle d’Ilia dans Idomeneo de Mozart. Le charme tranquille de sa voix et la mélancolie latente qui se dégage de son chant l’ont rendue célèbre dans le monde entier. Elle porte en elle cette « Sehnsucht » si spécifiquement germanique, ce doux mélange de vague à l’âme qui n’est ni la gaîté ni la tristesse, mais le désir d’un pays lointain et imaginaire ou de quelque chose qu’on ne pourra jamais vraiment matérialiser.


Elly Ameling n’aime pas parler d’elle ni de son art, « Bach ne donnait pas d’interviews, il travaillait. » De ce dernier, elle a chanté des cantates comme la célèbre Jauchzet Gott in allen Landen, mais aussi Mozart, Brahms, Wolf, Fauré, Debussy, Poulenc et Schubert qu’elle a si admirablement enregistré. Eprise de poésie et de langues étrangères, c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers le Lied et la mélodie, ces petits formats intimes qui reposent d’abord sur le texte. Pour Elly Ameling il est impossible de détacher un compositeur de son contexte historique. Elle lit des biographies, court les musées, s’intéresse à l’histoire pour pouvoir dégager une interprétation aussi fidèle et subtile que possible. Pendant ses études aux Pays-Bas dans les années cinquante, c’est l’oratorio et le Lied qui étaient enseigné au détriment de l’opéra qu’elle n’a donc pas pu pratiquer. Aujourd’hui elle regrette de ne pas en avoir chanté, spécialement le rôle de Mélisande dans l’opéra de Debussy qu’elle aime tant ou celui de la Comtesse des Noces de Figaro.


Dans sa jeunesse, Elly Ameling imaginait que le Lied commençait avec Schubert, puis la découverte de Caccini, de Monteverdi et de son lointain compatriote Constantin Huygens (1596-1687) lui ont fait comprendre que tout était déjà en germe chez ces compositeurs qu’elle a ensuite enregistrés. La soprano néerlandaise s’est aussi beaucoup impliquée pour les compositeurs de son époque, notamment Frank Martin avec lequel elle a enregistré un album de ses œuvres vocales et dont elle participa à la création de son Mystère de la nativité, sous la direction d’Ernest Ansermet. Elle fera d’autres incursions dans le domaine lyrique, mais seulement pour le disque, notamment dans cet Orlando Paladino de Haydn, enregistré en 1975 en première mondiale sous la direction d’Antal Dorati.


Elly Ameling laisse des enregistrements de référence de Lieder de Schubert, parmi lesquels ce très précieux disque enregistré dans la quiétude du château Renaissance de Kircheim, dans le Wurtemberg avec son complice viennois Jörg Demus. Il règne dans cet album réalisé en 1965 un exceptionnel climat de ferveur et d’émerveillement. Elle réalise de nombreux disques avec son partenaire Dalton Baldwin et excelle dans la musique baroque, comme cette Judith Triomphante sous la direction de Vittorio Negri dans laquelle on découvrait un autre visage de Vivaldi, celui d’un compositeur vocal de première importance. La musique populaire américaine a également inspiré la chanteuse néerlandaise qui a consacré un album, Sentimental Me, à des musiques de George Gershwin, Cole Porter et Duke Ellington.


Elly Ameling a mis fin à sa carrière en 1995 tout en pratiquant une activité pédagogique dans le cadre de master classes tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Sa discographie est riche d’environ 150 albums qui ont souvent été couronnés par des grands prix du disque et laissent le témoignage d’une artiste particulièrement attachante dont le style et le timbre sont immédiatement identifiables.


© FH – décembre 2017 /Qobuz

Discographie

120 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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