Schubert

Chronique

Victime d’un très grave accident, la harpiste Anja Linder a réappris toute sa technique avec l’aide d’une harpe électro-pneumatique spécialement conçue pour elle. Piloté par un ordinateur, ce nouvel instrument simplifie l’utilisation des pédales tout en ouvrant de nouvelles possibilités musicales. La voici s’aventurant dans la musique de Schubert, symbole de son retour à la vie et à son instrument après quatre longues années d’arrêt. Les œuvres choisies, toutes des transcriptions, symbolisent des moments particuliers de son existence. La Sonate Arpeggione et le fameux andante du Trio opus 100 faisaient depuis longtemps partie de ses fantasmes comme elle l’avoue sur le texte qu’elle joint à son album. Anja Linder joue ici son propre arrangement de l’Arpeggione avec le violoncelle ailé et lumineux de Julie Sévilla-Fraysse. L’autre plaisir de cette publication est de retrouver le violoniste Laurent Korcia trop rarement présent au disque comme au concert depuis quelques années. Le voici en duo avec Anja Linder dans le Lied de Mignon et pour le Nachtstück (Nocturne), D. 672. Les trois musiciens se rejoignent à la fin du programme pour ce fameux andante con moto popularisé par Stanley Kubrick dans son film Barry Lyndon en 1975. La présence inédite de la harpe vient lui apporter un charme nouveau. © François Hudry/QOBUZ/2024