Géant

Chronique

Saule, de son vrai patronyme Baptiste Lalieu, n'est pas un chanteur en bois même s'il se labellise lui-même « Chanteur bio » et ouvre son troisième album par un « Home Sweet Home » du genre acoustique et naturel, sans colorants ni conservateurs. Dans la même veine suit « Mieux nous aimer encore » en rythme de marche indienne et claquements de percussions avant le tube « Dusty Men » chanté en choeur avec l'Anglais Charlie Winston. Une bénédiction pour le Belge qui jusqu'à présent émargeait en seconde division des chanteurs néo-folk. Un titre qui ne manque pas d'humour ni de mélodie où les deux protagonistes s'amusent de leur image (« Moi j'avais mon style, toi tu avais ton style »), dût-il en passer par quelques fautes de goût par sa tournure disco, violons de variété et handclaps laids.

Pour le reste, Saule négocie plutôt bien ce troisième opus entre rengaine électrique nombriliste à la -M- (« Chanteur bio »), ritournelle electro faussement modeste à la Boogaerts (« Type normal »), chanson intimiste en soi naturelle (« Rien que pour soi »), retour de flamme nostalgique (« Le Bon bros géant ») et mélodies piano-guitare ramassées sur le palier (« It's Just a Song »). L'électro-cardiogramme remonte un peu avec « L'Économie des mots » et ses arrangements de choeurs forcés et sa guitare galopante. L'un des meilleurs moments d'un disque dont les mélodies les plus avantageuses sont gâchées par des arrangements datés. L'accord de piano de « L'Inventaire de notre amour » en rappelle furieusement un autre. Hormis ces petites faiblesses, Saule est plutôt le bon bougre quand il termine avec le joli « Vieux », dénué des réserves ci-haut émises. La version longue de l'album comprend trois des titres, « Home Sweet Home », « Chanteur bio » et « Vieux »., en version totalement acoustique, guitare en bois comprise.

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