WUNNA

Chronique

​Prolifique, Gunna a décidé de ne pas laisser filer le temps avant de donner un successeur à Drip or Down 2, paru en 2019. Ainsi, Wunna débarque avec sa pochette imitant maladroitement la célèbre œuvre de Leonard de Vinci, L’Homme de Vitruve, représentant les proportions parfaites du corps humain au centre d’un cercle. De la perfection, Gunna en est hélas assez éloigné avec Wunna, même si le rappeur défend son concept jusqu’à l’explication de texte du titre de ce nouvel opus, qui signifie « Wealthy Unapologetic N^gga Naturally Authentic », soit quelque chose comme : « N^gro qui n’a pas à s’excuser d’être riche et naturellement authentique ». 

Musicalement, Gunna n’a pas cru bon de développer un concept aussi poussé : s’il accueille quelques noms ronflants sur Wunna, tels Young Thug, Lil Baby ou Travis Scott, et s’il propose un premier trio de morceaux intéressants avec « Argentina » (meilleur morceau de l’album avec la production inspirée de Wheezy), « Gimmick », ou « Motw », les motifs rythmiques s’avèrent vite répétitifs et les mélodies stéréotypées, tandis que Gunna n’estime pas nécessaire de sortir de sa zone de confort et propose un flow quelque peu paresseux. Tous les clichés du rap sont passés et repassés en revue : l’égo est de sortie dès la première minute et traîne sa supposée réussite à base de drogue, de dollars et filles faciles tout au long des dix-huit plages que contient Wunna. 

Long comme une journée sans pain, Wunna propose toutefois quelques éclaircies, comme l’efficace « Skybow », mais globalement, l’auditeur reste sur sa faim et combat l’ennui pendant près de 50 minutes. Même les collaborations se révèlent fades et pas franchement à la hauteur de ce qu’elles pouvaient susciter en termes d’attente, à l’exception peut-être de Young Thug qui parvient sur le fil à bonifier « Dollaz On My Head ». Pas franchement mémorable en termes musicaux, Wunna est déjà un succès commercial, ce qui doit largement suffire à contenter son auteur.

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