Monsters Exist

Chronique

Pas facile de bosser avec son frère. En 2014, vingt-cinq ans après les débuts d’Orbital, Paul et Phil Hartnoll avaient choisi de suivre la voie des frangins Gallagher, avant de se réconcilier trois ans plus tard. Une décision qui a provoqué un ouf de soulagement chez tous les suiveurs du mythique combo de la dance music britannique, qui tire son nom de la M25, le périphérique de Londres et son échangeur en forme d’orbite, point de ralliement des raveurs des 90’s. Et après l’annonce, les Hartnoll se sont tout de suite remis au boulot, sortant d’abord le single Kinetic 2017 et maintenant ce nouvel album qu’on n’attendait pas aussi tôt.

Et pourtant, il est au niveau. Il n’est jamais simple pour un groupe pionnier d’égaler ses standards (en l’occurrence les classiques Chime ou Belfast), mais sur Monsters Exist (oui, ils parlent de Trump), Orbital démontre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à produire des titres intemporels, comme la savoureuse ballade électronique Tiny Foldable Cities, avec violon et accordéon synthétiques, ou l’hymne de dancefloor Vision OnE, parfait en after au soleil. Deux titres éthérés (“jarresques” diront certains) qui contrastent avec le hit de kermesse Hoo Hoo Ha Ha ou P.H.U.K., qui nous renvoie dans un hangar britannique au début des années 90. Orbital en donne pour toutes les humeurs sur un “disque du retour” plus que convenable. Et l’aventure n’est pas finie car les frères Hartnoll ont fait un pacte : quoi qu’il arrive entre eux, Orbital ne s’arrêtera plus jamais. © Smaël Bouaici/Qobuz