Fool for the City (2016 Remaster)

Chronique

Cinquième album en quatre ans pour ce groupe anglais de boogie rock endiablé composé pour un tiers de transfuges du groupe de blues rock Savoy Brown. Ignoré depuis 1972 dans son pays natal, Foghat s’était concentré sur le marché américain avec réussite, et installé à New York juste avant l’enregistrement de Fool For The City écrit par le guitariste chanteur Dave Peverett en l’honneur de sa ville d’accueil.

Les deux solistes, Peverett et le magicien de la guitare slide Rod Price (tous deux décédés, en 2000 et 2005) se taillaient la part du lion, dans les compositions comme dans leurs interventions de duellistes qui figuraient parmi les plus excitantes, un niveau largement au-dessus de Wishbone Ash ou Status Quo. Ils puisaient leur inspiration dans le blues et leur groupe (qui basa sa renommée sur la route, parcourant les Etats-Unis sans discontinuer) survécut vingt ans malgré d’incessants changements de personnel. Leur boogie à la limite du hard rock était enjolivé par les voix à l’unisson et des touches subtiles (les ponts parlés, les courts breaks, la basse funky, la guitare slide, les voix sur accompagnement de batterie seulement) comme lors de « Fool For The City » qui ouvre l’album de belle manière, et du suivant, « My Babe ».

Le trépignant « Slow Ride » est un formidable rock blues dédié à la voiture qui n’a pas pris une ride (George Thorogood et ses Destroyers ont suivi l’exemple ensuite) dont une version écourtée fût n°20 aux Etats-Unis et aida l’album à s’y vendre à plus d’un million de copies. Après son intervention lumineuse dans « My Babe », Rod Price exerce son talent à la slide sur le « Terraplane Blues » de Robert Johnson.

Deux ans après son meilleur album studio, Foghat sortait son brûlot Foghat Live, élevé au panthéon des albums de rock enregistrés en public. Avec des versions de « Fool For The City » et de « Slow Ride » encore plus impétueuses, notamment cette dernière avec son changement de tempo qui faisait lever les spectateurs.

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