Nick Cave & The Bad Seeds
Nick Cave et ses Bad Seeds restent l’une des aventures les plus prolifiques de l’ère post punk. Dès la fin des années 80, le magnétisme caverneux du chanteur australien atteignait un certain paroxysme, entre reprises furibardes, ballades au piano et rock’n’roll en sueur. Au fil des années et des enregistrements, le Cave s’est fait de plus en plus crooner, entre Sinatra punk et Cash austère...
A ses débuts, celui qui vit le jour le 22 septembre 1957 à Warracknabeal en Australie se lance logiquement, au milieu des années 70, dans le punk rock cataclysmique au sein de The Boys Next Door qui deviendront The Birthday Party en 1980. Le gang post-punk quitte son Australie natale, direction l’Europe. Londres, puis Berlin-Ouest. Rock déstructuré, blues massacré, énergie punk, alcool, drogue, ce joli et sombre chaos mis en musique est surtout porté par le charismatique Cave, plus destroy que jamais… Vers 1983, Cave et Harvey lancent l’aventure Bad Seeds. Ils sont rejoints par l’Allemand Blixa Bargeld (qui pilotera parallèlement son propre groupe indus’ Einstürzende Neubauten). L’excellent guitariste américain Kid Congo (qui officiera également chez les Cramps et au sein du Gun Club) se joindra lui aussi à la troupe entre 1986 et 1990. Leur musique se canalise alors et s’enracine dans le blues primitif et le rock des pionniers. Avec ses Bad Seeds, Nick Cave signe de sublimes albums comme Tender Prey en 1988, mixant à la perfection ballades vénéneuses et rock épuré et violent, ou Kicking Against The Prick, deux ans plus tôt, recueil exclusivement constitué de reprises de goût (John Lee Hooker, Mickey Newbury, Johnny Cash, Leadbelly, Roy Orbison, Velvet Underground, Gene Pitney, etc.). L’Australien se lance également dans l’écriture (il publie plusieurs romans dont le faulknérien Et l'âne vit l'ange en 1989 et l’hilarant La Mort de Bunny Munro en 2010), fait quelques piges pour le cinéma (chez Wim Wenders dans Les Ailes du désir en 1987 ou dans Johnny Suede de Tom DiCillo aux côtés de Brad Pitt en 1991).
Au fil de ses albums et surtout des années, son âme punk fait place à celle du crooner. Assis entre la prose gothique des écrivains américains du XXe siècle, l’héritage musical des imposants Frank Sinatra, Hank Williams et autres Johnny Cash, il trouve son propre style, souvent chambriste mais toujours sombre et comme habité par l’Ancien testament… Fin 2006, avec les Bad Seeds, Jim Sclavunos, Warren Ellis et Martyn P. Casey, Nick Cave lance une nouvelle embardée ouvertement garage baptisée Grinderman. Il alterne ainsi ses activités, entre Bad Seeds, Grinderman, composition de musiques de films et littérature…
La création dans le deuil, pour le deuil et par le deuil traversent l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Avec Skeleton Tree qui parait en septembre 2016, Nick Cave est désormais, lui aussi, un artisan supplémentaire de ce contexte pesant et tétanisant. L’Australien a enregistré ce 16e album des Bad Seeds lors de la mort tragique de son fils Arthur, 15 ans, tombé d’une falaise après avoir ingurgité du LSD… Impossible donc d’appréhender le moindre recoin de ce disque sans revenir à cette tragédie, même si certaines chansons avaient été écrites avant le drame. Nick Cave se met ici à nu. Plus aucun rempart n’existe entre l’horreur de ce qu’il vit et les mots et les notes qu’il enregistre. Du sans fard épuré qui n’est ni indécent, ni racoleur. Comme il le déclame en début de disque « With my voice, I am calling you ». C’est tout… A aucun moment, le leader des Bad Seeds n’utilise ce contexte dramatique pour placer un quelconque couteau sous la gorge de l’auditeur contraint, par pitié, d’aimer son disque. Ce long blues crépusculaire est une sorte de requiem beau et lancinant. Depuis quelques années déjà, la Cave a fait une croix sur la narration pure et ses disques réunissent des compositions plus proches de la poésie, du sermon voire de l’élégie que de la chanson. Ici, il pense à haute voix. Parle à ce fils défunt. Interpelle le ciel auquel il ne croit pas ; ou plus. Et à ses côtés, le fidèle multi-instrumentiste Warren Ellis immisce ses ingénieuses idées instrumentales dans cette prose émouvante, vêtue d’austérité… En 1991, Eric Clapton terrassé par un malheur identique avait enregistré Tears In Heaven dans un registre disons plus conventionnel, avec une approche plus pieuse. Sur Skeleton Tree, Nick Cave ne cherche aucun exutoire, ne lance aucun S.O.S. La situation qu’il vit est le carburant de sa création. Un fioul si puissant que le résultat comptera, à l’heure du bilan, parmi ses plus grands disques. © MZ/Qobuz
Lire plusNick Cave et ses Bad Seeds restent l’une des aventures les plus prolifiques de l’ère post punk. Dès la fin des années 80, le magnétisme caverneux du chanteur australien atteignait un certain paroxysme, entre reprises furibardes, ballades au piano et rock’n’roll en sueur. Au fil des années et des enregistrements, le Cave s’est fait de plus en plus crooner, entre Sinatra punk et Cash austère...
A ses débuts, celui qui vit le jour le 22 septembre 1957 à Warracknabeal en Australie se lance logiquement, au milieu des années 70, dans le punk rock cataclysmique au sein de The Boys Next Door qui deviendront The Birthday Party en 1980. Le gang post-punk quitte son Australie natale, direction l’Europe. Londres, puis Berlin-Ouest. Rock déstructuré, blues massacré, énergie punk, alcool, drogue, ce joli et sombre chaos mis en musique est surtout porté par le charismatique Cave, plus destroy que jamais… Vers 1983, Cave et Harvey lancent l’aventure Bad Seeds. Ils sont rejoints par l’Allemand Blixa Bargeld (qui pilotera parallèlement son propre groupe indus’ Einstürzende Neubauten). L’excellent guitariste américain Kid Congo (qui officiera également chez les Cramps et au sein du Gun Club) se joindra lui aussi à la troupe entre 1986 et 1990. Leur musique se canalise alors et s’enracine dans le blues primitif et le rock des pionniers. Avec ses Bad Seeds, Nick Cave signe de sublimes albums comme Tender Prey en 1988, mixant à la perfection ballades vénéneuses et rock épuré et violent, ou Kicking Against The Prick, deux ans plus tôt, recueil exclusivement constitué de reprises de goût (John Lee Hooker, Mickey Newbury, Johnny Cash, Leadbelly, Roy Orbison, Velvet Underground, Gene Pitney, etc.). L’Australien se lance également dans l’écriture (il publie plusieurs romans dont le faulknérien Et l'âne vit l'ange en 1989 et l’hilarant La Mort de Bunny Munro en 2010), fait quelques piges pour le cinéma (chez Wim Wenders dans Les Ailes du désir en 1987 ou dans Johnny Suede de Tom DiCillo aux côtés de Brad Pitt en 1991).
Au fil de ses albums et surtout des années, son âme punk fait place à celle du crooner. Assis entre la prose gothique des écrivains américains du XXe siècle, l’héritage musical des imposants Frank Sinatra, Hank Williams et autres Johnny Cash, il trouve son propre style, souvent chambriste mais toujours sombre et comme habité par l’Ancien testament… Fin 2006, avec les Bad Seeds, Jim Sclavunos, Warren Ellis et Martyn P. Casey, Nick Cave lance une nouvelle embardée ouvertement garage baptisée Grinderman. Il alterne ainsi ses activités, entre Bad Seeds, Grinderman, composition de musiques de films et littérature…
La création dans le deuil, pour le deuil et par le deuil traversent l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Avec Skeleton Tree qui parait en septembre 2016, Nick Cave est désormais, lui aussi, un artisan supplémentaire de ce contexte pesant et tétanisant. L’Australien a enregistré ce 16e album des Bad Seeds lors de la mort tragique de son fils Arthur, 15 ans, tombé d’une falaise après avoir ingurgité du LSD… Impossible donc d’appréhender le moindre recoin de ce disque sans revenir à cette tragédie, même si certaines chansons avaient été écrites avant le drame. Nick Cave se met ici à nu. Plus aucun rempart n’existe entre l’horreur de ce qu’il vit et les mots et les notes qu’il enregistre. Du sans fard épuré qui n’est ni indécent, ni racoleur. Comme il le déclame en début de disque « With my voice, I am calling you ». C’est tout… A aucun moment, le leader des Bad Seeds n’utilise ce contexte dramatique pour placer un quelconque couteau sous la gorge de l’auditeur contraint, par pitié, d’aimer son disque. Ce long blues crépusculaire est une sorte de requiem beau et lancinant. Depuis quelques années déjà, la Cave a fait une croix sur la narration pure et ses disques réunissent des compositions plus proches de la poésie, du sermon voire de l’élégie que de la chanson. Ici, il pense à haute voix. Parle à ce fils défunt. Interpelle le ciel auquel il ne croit pas ; ou plus. Et à ses côtés, le fidèle multi-instrumentiste Warren Ellis immisce ses ingénieuses idées instrumentales dans cette prose émouvante, vêtue d’austérité… En 1991, Eric Clapton terrassé par un malheur identique avait enregistré Tears In Heaven dans un registre disons plus conventionnel, avec une approche plus pieuse. Sur Skeleton Tree, Nick Cave ne cherche aucun exutoire, ne lance aucun S.O.S. La situation qu’il vit est le carburant de sa création. Un fioul si puissant que le résultat comptera, à l’heure du bilan, parmi ses plus grands disques. © MZ/Qobuz
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Nick Cave & The Bad Seeds
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La période moustache est terminée. L'album est bref mais intense. Push The Sky Away comporte neuf titres balayés en une quarantaine de minutes avec le ...
24-Bit 44.1 kHz - Stereo -
Skeleton Tree
Nick Cave & The Bad Seeds
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4F de TéléramaPitchfork: Best New MusicLa création dans le deuil, pour le deuil et par le deuil traversent l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Avec Skeleton Tree, Nick Cave e ...
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Nick Cave & The Bad Seeds
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Décidément, les temps changent. Les mêmes personnes qui, en 1990, avaient accusé Nick Cave d’avoir vendu son âme avec The Good Son (un disque de balla ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Let Love In (2011 Remastered Version)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 18 avr. 1994
Keeping the same line-up from Henry's Dream, Nick Cave and company turn in yet another winner with Let Love In. Compared to Henry's Dream, Let Love In ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Murder Ballads (Remastered) (2011 Remastered Version)
Nick Cave & The Bad Seeds
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16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
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Nick Cave & The Bad Seeds
Alternatif et Indé - Paru chez Mute, a BMG Company le 5 mai 2017
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16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
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Nick Cave & The Bad Seeds
Alternatif et Indé - Paru chez Bad Seed Ltd le 28 sept. 2018
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
No More Shall We Part (Remastered) (2011 Remastered Version)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 2 avr. 2001
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Red Right Hand (Theme from 'Peaky Blinders')
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 1 janv. 1994
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Tender Prey (2010 Remastered Version)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 19 sept. 1988
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16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Abattoir Blues / The Lyre of Orpheus
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 20 sept. 2004
Lorsque l’on parle d’un « album de transition », c’est généralement pour décrire un disque bancal, aux idées hasardeuses et/ou mal dégrossie ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Live From KCRW (Live from KCRW)
Nick Cave & The Bad Seeds
Alternatif et Indé - Paru chez Bad Seed Ltd le 2 déc. 2013
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24-Bit 44.1 kHz - Stereo -
Push the Sky Away (Deluxe Edition)
Nick Cave & The Bad Seeds
Alternatif et Indé - Paru chez Bad Seed Ltd le 18 févr. 2013
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24-Bit 44.1 kHz - Stereo -
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Nick Cave & The Bad Seeds
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Sixième album du groupe, paru en 1990. Cet album qui tranche avec le caractère sordide et désespéré des deux précédents. Au sortir d’une cure de désin ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Henry's Dream (2010 Remastered Version)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 27 avr. 1992
Septième album du groupe, paru en 1992. Cet album fait probablement référence au recueil de poèmes The Dream Songs de John Berryman, qui évoque les rê ...
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Jan Douwe Kroeske presents: The Best of 10 Years 2 Meter Sessions
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez 2 Meter Sessies le 28 févr. 2020
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Live Seeds (Live)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 1 sept. 1993
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
The Abattoir Blues Tour (Live)
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 29 janv. 2007
It's got all the look of "deluxe" written on it, the thick, book-like black cover with an inset photo of frontman Nick Cave doing his flip to wig city ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo -
Give Us a Kiss
Nick Cave & The Bad Seeds
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24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Dig, Lazarus, Dig!!!
Nick Cave & The Bad Seeds
Rock - Paru chez Mute, a BMG Company le 3 mars 2008
Apparently, the Bad Seeds side project Grinderman injected some serious adrenaline into the equation, evidenced mightily on Dig!!! Lazarus Dig!!! This ...
16-Bit CD Quality 44.1 kHz - Stereo