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Le hasard a voulu que ce best of de Jean-Louis Murat sorte le lendemain de sa mort à l’âge de 71 ans. Une nouvelle qui vient renforcer un peu plus le sentiment de nostalgie qui se dégage de ce foisonnant panorama (40 titres pour 40 ans de carrière) de l’œuvre du poète auvergnat à la voix lancinante. En passant d’une plage à une autre, on est d’abord surpris par la richesse de son inspiration. Certes Jean-Louis Murat a longtemps été catalogué « chanteur romantique » et certains de ses tubes donnent raison à cette étiquette, depuis la ballade Sentiment nouveau en 1991 jusqu’à son duo avec Mylène Farmer la même année, qui lui a ouvert la porte du succès (Regrets). Certains découvriront même grâce à ce disque le Murat particulièrement écorché vif de ses débuts en 1982 (Suicidez-vous le peuple est mort). Mais au fil de sa prolifique carrière, Murat a prouvé qu’il était un artiste beaucoup plus complexe, comme le prouve l’éclectisme des genres musicaux auxquels il s’est adonné. Outre la new wave et le rock, citons également le blues (le cuivré Blues du cygne), la pop aérienne d’inspiration 60s (Mashpotétisés), voire la comptine pour piano (Au mont sans-souci). Murat était également connu pour son franc-parler et sa détestation du show business, une attitude autarcique qui ne l’a pas empêché certaines collaborations notables : outre le duo avec Farmer, on aura le plaisir de croiser celui qu’il a formé en 2005 avec Carla Bruni (Ce que tu désires). Jean-Louis Murat c’était enfin le chanteur des ancrages géographiques et ce best-of reflète sa passion pour trois régions qu’il a chéries tout le long de sa vie : l’Italie (L'arc en ciel, reprise de L’Arcobaleno du chanteur milanais Adriano Celentano), l’Amérique des grands espaces (Fort Alamo, Elle était venue de Californie et L'amour et les États-Unis en duo avec Camille) et bien entendu son Auvergne natale (Col de la croix Morand). ©Nicolas Magenham/Qobuz