TANGK

Idles

explicite

Paru le 16.02.24 chez Partisan Records
Artistes principaux : IDLES
Genre : Alternatif et Indé
Distinctions : Album de la semaine

Disponible en

24-Bit/48 kHz Stereo

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Avec ce cinquième disque, Idles poursuit sa mue. En germe dans le radical Ultra Mono, puis entamée avec le dernier-né Crawler, cette transformation fait évoluer le quintet de Bristol d’un punk sans concession à une grande versatilité stylistique. Et celle-ci se passe à merveille, sans accroc. Il faut dire qu’à la production, aux côtés du guitariste Mark Bowen, il y a du niveau. Déjà derrière la console pour Crawler, on retrouve “le nouveau Rick Rubin” alias Kenny Beats, plus connu pour ses collaborations avec la scène hip-hop (Denzel Curry, Rico Nasty, Vince Staples, Freddie Gibbs), mais pourtant très éclectique (Dominic Fike, Teezo Touchdown ou encore Deb Never). Un autre 06, plus étonnant, a aussi été composé : celui de Nigel Godrich, l’inamovible producteur de Radiohead.

Avec ce trio de producteurs, Tangk serpente entre les matières, qu’elles soient électroniques et brumeuses, saturées, ouatées ou battues sans ménagement. Hormis les sections rythmiques musclées de Hall of Oates et de Gift Horse, où Joe Talbot lâche d’ailleurs un petit “fuck the King”, les guitares électriques sont reines, saturent et lâchent quelques beaux riffs (Roy, Jungle ou encore Gratitude). Et si l’on retrouve ici et là la signature de Kenny Beats, grand adepte de la 808 et des batteries explosives, notamment sur IDEA 01, un délicat morceau d’ouverture où un piano ruisselle sur un kick mimant les palpitations du cœur, celle de Goldrich se cristallise à mi-parcours sur A Gospel. Une sorte de rêverie où l'on voit flou et que les tintements de claviers font basculer dans le fantastique. Sur le chemin, d'autres surprises ont été semées, comme James Murphy et Nancy Whang de LCD Soundsystem (Dancer) ou ce saxophone qui jaillit de nulle part en clôture.

Mais le véritable artisan des nuances s’appelle l’Amour. Fini les portraits au carré de l'Angleterre, le frontman Joe Talbot écrit sur ses sentiments et module sa voix. On la découvre apaisée dès IDEA 01 où il chante tout doux. Elle scande façon Sleaford Mods sur POP POP POP et ses textures hybrides à la King Krule, ou habille, du bout des lèvres, les nappes synthétiques du solennel Monolith. Voilà le disque le plus passionné et passionnant d’Idles. © Charlotte Saintoin/Qobuz

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IDEA 01