Johnny Hodges
Connu pour sa longue association avec Duke Ellington, le saxophoniste et clarinettiste de jazz Johnny Hodges s'est aussi illustré en leader d'orchestre ou de petites formations. Né John Cornelius Hodges à Cambridge dans le Massachusetts le 25 juillet 1907, il apprend d'abord les percussions et le piano, avant de découvrir le saxophone, qu'il pratique en autodidacte à Boston, où il fait la connaissance d'Harry Carney, futur coéquipier dans l'orchestre de Duke Ellington. Surnommé « The Rabbit », il impressionne Sidney Bechet et s'installe en 1924 à New York, où il intègre trois ans plus tard l'orchestre de Chick Webb, avant de se joindre à Duke Ellington en 1928. Hormis la période de 1951 à 1955, quand il s'établit en leader, Johnny Hodges restera fidèle à l'orchestre du maître du swing jusqu'à sa mort, se distinguant par sa sonorité de velours au saxophone alto. Spécialiste des ballades et des harmonies du blues, il exerce une profonde influence sur John Coltrane, qui le considérait comme son saxophoniste de prédilection. En parallèle de sa longue collaboration avec Ellington, il délaisse définitivement le saxophone soprano pour l'alto et enregistre ses premiers morceaux en 1946, s'entourant d'accompagnateurs prestigieux sur une suite d'albums orchestraux comme Memories of Ellington (1954), Castle Rock (1955), Used to Be Duke (1956), The Blues (1956), Ellingtonia '56 (1956), The Big Sound (1957) ou Blues-a-Plenty (1958). En 1959, il est crédité comme co-leader par Ellington sur les albums Back to Back et Side by Side, obtenant ainsi sa reconnaissance. Il joue aussi avec Gerry Mulligan et développe un style à la fois fluide et virtuose tout au long de ses compositions ou de standards auxquels il imprime sa marque. Longtemps fidèle au swing pratiqué avec un renfort orchestral, Johnny Hodges s'essaie au be bop et au cool jazz, tendant parfois vers l'easy listening alors en vogue, avant de s'associer pour une série d'enregistrements soul jazz avec l'organiste Wild Bill Davis, de 1961 à 1965, puis avec le pianiste Earl Hines sur Stride Right (1966). Il renoue avec sa formule orchestrale sur Everybody Knows (1964) et à deux reprises avec l'arranger Oliver Nelson, pour The Eleventh Hour (1963) et Three Shades of Blue (1970), dernier album auquel participe le chanteur Leon Thomas. Parmi ses autres accompagnateurs ont figuré Ben Webster, John Coltrane, Clark Terry, Kenny Burrell, Hank Jones, Grant Green, Frank Wess, Jerome Richardson, Eric Gale et Randy Brecker. Deux semaines après sa participation à New Orleans Suite de Duke Ellington, Johnny Hodges décède d'une crise cardiaque à New York, le 11 mai 1970, à l'âge de 62 ans.
©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023
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