François Rabbath

François Rabbath est né en 1931 à Alep (Syrie) dans une famille de musiciens. Autodidacte, il débute dès l'âge de treize ans puis, installé avec sa famille à Beyrouth en 1946, joue en quatuor avec ses frères dans les restaurants et hôtels. Pendant cette période, il découvre par hasard un exemplaire de la méthode de contrebasse d'Edouard Nanny. A partir de cet ouvrage, il va peu à peu élaborer une approche originale de l'instrument et, à l'occasion d'une rencontre fortuite avec Yehudi Menuhin et José Iturbi, en tournée au Liban, se voit félicité par ces deux musiciens qui l'encouragent à poursuivre ses travaux.

Installé en France en 1955, il réussit le concours d'entrée au CNSM de Paris dans la classe d'Alphonse-Joseph Delmas mais n'y fait qu'un bref séjour, accaparé qu'il est déjà par ses engagements auprès des musiciens de variétés. Accompagnateur recherché, il se produit aux côtés de Charles Aznavour, d'Edith Piaf, de Jacques Brel et bien d'autres. Il assure les arrangements de plusieurs d'entre eux dont Barbara et Georges Moustaki. Enregistré en 1963, son premier disque de contrebasse seule lui vaut le Prix de l'Académie Charles Cros.
Compositeur de musiques de films, il continue de se produire dans le monde entier (Canada, USA, Amérique du Sud, Philippines, Corée du Sud, Australie.). En 1972, à l'occasion d'un concert à la Maison de la Radio, il fait la connaissance de l'éditeur Jean Leduc qui lui propose d'éditer la synthèse de ses recherches et travaux. Ce sera sa "Nouvelle Technique de la Contrebasse", ouvrage en cinq volumes qui fait depuis autorité et où il expose des vues tout à fait innovantes sur la tenue de l'archet et les doigtés.

Sans abandonner ses tournées en France et à l'étranger, François Rabbath fera également partie de l'orchestre de l'Opéra de Paris de 1980 à 1996.

Depuis 1978, il a donné de nombreuses master-classes, en particulier au Québec et à l'Université d'Indiana. Aux titres de compositeur, de professeur et d'interprète, l'International Society of Bassists l'a honoré de "Special Awards" et, en 2006, l'American String Teachers Association lui a décerné son Prix Isaac Stern.

Son enregistrement des Suites pour violoncelle de Bach, jouées à la contrebasse mais à la tessiture normale, constitue non seulement une prouesse sans précédent mais, de son propre aveu, l'aboutissement de sa carrière de musicien.