Barry White
Né Barrence Eugene Carter le 12 septembre 1944 à Galveston (Texas), d'une mère célibataire, Barry White compte parmi les grandes gloires de la musique noire américaine. Parolier, compositeur, chanteur et producteur de soul, rhythm and blues, le crooner à la stature imposante et à la voix de velours de baryton-basse d'une grande sensualité, surnommé « le maestro de l'amour », n'aura pas comptabilisé plus d'une trentaine d'années de carrière internationale en raison de multiples problèmes de santé dont il succombera à l'âge de 58 ans, le 4 juillet 2003 à Los Angeles. Particulièrement productif dans les premiers temps de son explosion artistique (presque deux albums par an durant les années 70), il aura vendu dans le monde 116 millions de disques dont plus d'une centaine d'albums d'or, une quarantaine d'albums de platine et une trentaine de singles d'or et platine.
Le jeune Barry White a dix ans quand il quitte son Texas natal pour le quartier pauvre de Watts à Los Angeles où il se compromettra à l'adolescence au sein d'un gang pour le vol de pneus Cadillac qu'il paiera par quatre mois d'emprisonnement. Durant sa détention, il entend à la radio Elvis Presley chanter It's now or never ; en l'interpellant, cette chanson lui fait prendre conscience de la mauvaise voie qu'il a prise. Une fois libéré, Barry White s'affranchit définitivement de ses mauvaises fréquentations pour se consacrer à la musique à laquelle il avait déjà tâté auparavant en chantant dans un choeur évangélique au côté de sa mère et en apprenant plus ou moins tout seul le piano : « Ma mère a essayé de m'apprendre les gammes mais je lui ai demandé de me laisser jouer à ma façon ».
Après avoir travaillé chez un label durant les années 60, Barry White se lance dans la production avec le trio féminin « Love Unlimited » pour lequel il compose une ballade, Walking in the rain (with the One I love) qui deviendra dès sa sortie en 1972 un grand succès de la soul (plus d'un million de singles vendus). Parmi le trio (composé de deux soeurs et de leur cousine) figure sa future femme (la première), Glodean James, leader du groupe. Avec le même succès suit leur premier album, dont Barry White réalise l'orchestration et l'écriture des claviers de tous les titres. Love's theme, morceau instrumental joué par Love Unlimited Orchestra, devient également un énorme tube disco aux Etats-Unis, le premier du genre. C'est alors que Barry White décide de se lancer en solo avec I'm gonna love you just a little more, Baby, single du futur premier album sorti en 1973, I've Got So Much To Give, qui se hisse au top des charts Pop. Fort de ce nouveau succès, il en enchaîne un autre avec un deuxième album, Stone Gun.
Certains de ses titres comme I'm gonna love you just a little more, Baby, Playing your game, Baby ou Let the music play sont joués partout. Playing your game, Baby (1977), Together Brothers (1974), Let the music play (1976) et Barry White The Man (1978) sont à compter parmi ses chefs-d'oeuvre. De cette décennie 70 datent ses plus belles réussites comme You're The First, The Last, My Everything ou Can't Get Enough Of Your Love. Avec Nathan East (basse électrique) et les guitaristes Ray Parker Jr et Dean Parks comme compagnons de route.
À partir des années 80, même si ses fans lui restent fidèles, la carrière de Barry White est en retrait, seulement marquée par le succès relatif des albums Change (1982) et The Icon Is Love (1994) dont le tube Practice What You Preach. The man is back ! (1989), Put Me In Your Mix (1991), et son dernier album Staying Power resteront à la traîne. En 2000, Barry White tombe malade : entre diabète, dialyse et hypertension artérielle, il est obligé de cesser toute activité jusqu'à sa disparition.
Le style flamboyant, déjà disco, de Barry White reste absolument unique. Son talent vocal à travers sa voix chaude et profonde en est une des raisons. Mais s'y ajoute son habileté dans les arrangements symphoniques, souvent très élaborés où il n'hésite pas à introduire une instrumentation très riche, parfois proche de celle que l'on peut trouver dans la musique classique (violons, flûtes, cuivres, clavecin), à côté d'une batterie et de guitares électriques très présentes. Et pour finir, les textes audacieux de ses chansons aux évocations érotiques souvent très explicites et appuyées par une musique non moins suggestive, où il est plus question de sexe que d'amour. Pour tout cela et quelques sublimes compositions, Barry White est entré définitivement dans l'Histoire.
© Qobuz 06/2013
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