There's No Leaving Now

Chronique

Se voir estampillé « jeune Bob Dylan scandinave » doit faire tout drôle. C’est ce qui est arrivé à The Tallest Man On Earth en 2008, après la sortie de son premier album, Shallow Grave, qui recelait il est vrai quelques pépites, dans le genre folk solitaire et lumineux. Un autre album et deux EP plus tard, Kristian Matsson, qui a pris du plomb dans l’aile, notamment grâce à une tournée américaine avec Bon Iver, revient avec un troisième album.

On avait déjà confirmé notre impression positive du Suédois avec le premier extrait de ce disque, « 1904 », qui fleurait bon les grands espaces tout autant que l’intimité au coin du feu, sans le coté goguenard que peut parfois avoir l’ « indie folk », mais au contraire doté d’une fraicheur qui laisse pantois. Et l’écoute de There’s No Leaving Now s’avère quasiment toute aussi passionnante.

À fleur de peau mais jamais mièvre, The Tallest Man On Earth livre ici un album inspiré, sensible mais droit dans ses bottes. « To Just Go Away » aurait pu sortir en 1970 mais ne sonne jamais ridicule en 2012. C’est là le tour de force de ce « plus grand homme du Monde », cette manière de s’inscrire dans un espace temps aux limites toujours repoussées.

Même sensation à l’écoute de titres comme « Revelation Blues » ou « Criminals » : ce Suédois de 29 ans semble avoir déjà vécu cent vies, tout en bénéficiant d’une humilité et d’une mentalité de jeune homme. There’s No Leaving Now et ses dix titres ne sont évidemment pas là pour révolutionner le folk, mais bel et bien insuffler une fraicheur et un nouveau vernis au genre. En ce sens, on ne pourra que s’incliner devant une telle authenticité. Oui, The Tallest Man On Earth est définitivement au-dessus.
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