Mozart: Violin Concertos

Gil Shaham, SWR Symphonieorchester, Nicholas McGegan

Paru le 04.02.22 chez SWR Classic
Artistes principaux : Gil Shaham SWR Symphonieorchester Nicholas McGegan
Genre : Classique

Livret numérique

Disponible en

24-Bit/48 kHz Stereo

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Si Mozart n’a produit que cinq concertos pour violon – contre vingt-sept pour piano et quarante-et-une symphonies –, chacune de ces œuvres de la fin de son adolescence semble rien moins que parfaitement travaillée, et ne dit strictement rien de sa grande frustration d’être cloué sur la chaise de premier violon de l’orchestre de la cour de l’archevêque Colloredo à Salzbourg – son « travail de jour » de 1769, à l’âge de treize ans, jusqu’en 1777 ; poste qu’il considère comme sans avenir par rapport à l’expérience qu’il avait connue lors de ses tournées en tant que virtuose du clavier sur les routes d’Europe.

Bien qu’il existe manières plus intéressantes de les programmer que de simplement les réunir dans un recueil pour l’édification d’une discothèque, ces pages constituent sans nul doute un excellent sujet d’écoute en soi, et sont ici complétées par deux œuvres concertantes que Mozart composa pour Antonio Brunetti, son successeur dans l’orchestre. À savoir l’Adagio pour violon et orchestre en mi majeur, K. 261, apparemment écrit en 1777 pour remplacer un mouvement lent que Brunetti considérait comme « trop sophistiqué » (peut-être celui du Concerto n° 5, K. 219, compte tenu de la tonalité), et le Rondo en ut majeur, K. 373, qui semble avoir été créé en 1781, et constituerait donc la dernière contribution achevée d’Amadeus au genre dont nous parlons.

En voici des lectures éminemment élégantes et de bon goût. Le timbre de Shaham s’avère d’une souple douceur au filigrane argenté, tandis que les cadences (probablement les siennes, bien que la notice n’en pipe mot) sonnent de manière idiomatique et accrocheuse. Les troupes de la SWR dirigées par McGegan grouillent quant à elles de grâce légère, dans le respect du style historiquement informé. La délicatesse immaculée de ces interprétations passe en fait pour un argument de vente majeur, dont on trouve un exemple particulièrement frappant dans l’Adagio du Concerto n° 3, conclu par quelques mesures d’un pianissimo aussi soudain que rêveur. Notons aussi que soliste et orchestre dialoguent sur la même longueur d’onde.

La question à un million de dollars reste cependant de savoir si les nouveaux-venus s’imposent sur un marché saturé de versions de ces œuvres, d’autant qu’ils ne supplantent pas tout à fait à nos oreilles l’exubérance lumineuse et la nette élégance de la proposition sur instruments d’époque d’Isabelle Faust avec Giovanni Antonini et Il Giardino Armonico. Les fans de Shaham et McGegan ne tergiverseront cependant pas. © Charlotte Gardner/Qobuz

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Gil Shaham

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