I'm Jimmy Reed

Chronique

Pour ceux qui se demandent comment aborder le géant du blues que fut Jimmy Reed, cet album original de 1959, enregistré pour le label Vee Jay Records, est un bon exemple. On peut certes commencer par une compilation Vee Jay, Charly ou Rhino ( Blues Masters ), afin d'avoir la totalité de ses classiques en un seul lot, mais rien ne saurait remplacer le supplément d'âme apporté par un disque avec sa pochette et sa liste de titres d'époque, même transcrits en CD.

D'autant que ce tout premier recueil de blues à l'intitulé de carte de visite, I'm Jimmy Reed , n'est pas avare en matière de standards : « Honest I Do » , « Boogie in the Dark » , « Ain't That Lovin' You Baby » , « Can't Stand to See Go » , « You Don't Have to Go » ... La simple liste parle d'elle-même, et évoque immédiatement le blues épais, la voix rugueuse et les riffs électriques et sommaires de ce maître du Chicago blues. Un maître qui n'allait pas tarder à faire école et voir les gandins du British Blues Boom piller son répertoire, de The Rolling Stones aux Yardbirds et Bluesbreakers.

Des morceaux enregistrés dès juin 1953 ( « Roll & Rhumba » ), publiés en simples et mis enfin à l'honneur, et d'autres encore récents ( « You Got Me Crying » ), datés de mars 1958, qui ne déparent guère de cette collection. Le bluesman du Mississippi a attendu quelques années avant de voir ce premier long-format se matérialiser, et la maladie est passée par là, mais cette persévérance lui vaut maintenant de figurer au panthéon de la musique populaire américaine.


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