Conviction

Chronique

Deuxième album du Kendrick Scott Oracle après la parenthèse en quartette The Reverence en 2010, Conviction voit la formation d'origine, celle de The Source (2006) largement renouvelée. De l'équipe initiale ne restent plus que le guitariste Mike Moreno et le bassiste promu producteur Derrick Hodge, par ailleurs membre du Robert Glasper Experiment. Les nouveaux arrivants ont pour noms John Ellis (saxophone et clarinette basse), Joe Sanders (basse) et Taylor Eigsti (piano acoustique et électrique).

L'impact n'est pas anodin sur des compositions plus hétérogènes. Quand celles du précédent relevaient majoritairement du batteur-leader, seulement trois d'entre elles portent ici sa signature, le reste se partageant entre reprises de Sufjan Stevens (« Too Much »), Herbie Hancock (« I Have a Dream »), Broadcast (« Pendulum » revu et corrigé) et originaux apportés par le collectif et l'entourage du musicien. Le résultat est somme toute d'une grande cohérence due à la prise en main du batteur qui transporte les thèmes sur un terrain post-bop d'une belle fluidité, rappelant les riches heures mid-sixties de Maiden Voyage (Herbie Hancock, encore), Speak No Evil (Wayne Shorter) et Blue Spirits (Freddie Hubbard).

La patte du batteur se manifeste dans le déroulement limpide de l'album par un contrôle permanent sur les interventions de ses partenaires, dont les interventions parfaitement cadrées brident quelque peu l'ensemble. A contrario, l'exercice très maîtrisé dénote l'ambition de Kendrick Scott à dessiner une atmosphère particulière, fortement onirique. Il est ainsi agréable de se laisser transporter, d'un bout à l'autre, au long du voyage proposé.

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