Caught In The Trees

Chronique

Aussi discret qu'il puisse être, Damien Jurado n'en est pas moins l'artisan d'un folk électrique méritant bien plus que l'indifférence polie dont il jouit auprès du public. Compositeur, guitariste et interprète prolixe (une dizaine d'albums et autant d'EP au compteur en onze ans, dont quelques chefs d'oeuvre...), l'Américain est habitué aux honneurs de la critique locale voire internationale, sans pour autant atteindre une audience autre que confidentielle et bien renseignée.

Le voici dans sa nouvelle livraison, accompagné du fidèle Eric Fisher et de Jenna Conrad sur quelques duos. Un disque plus personnel que les précédents, sans nombrilisme excessif (ce n'est pas le genre de la maison), ni mortifère, même si certaines compositions évoque la fin d'un amour ou de la vie. L'auteur que certains ont décrit comme le « Raymond Carver du folk » parvient avec une apparente aisance à transposer sa sensibilité au travers de mélodies proprement lumineuses et de subtils arrangements.

Ce neuvième album Caught in the Trees prouve encore qu'il demeure inégalable pour ce qui est de tresser un refrain jubilatoire (« Gillian Was a Horse »), un rock tout en suspension (« Caskets ») ou de magnifiques ballades, à deux voix (« Go First », « Dimes ») ou en solitaire (« Last Rights »). Ce talent à l'état brut qu'est Damien Jurado est assuré, pour cet album comme avec Rehearsals of Departure ou I Break Chairs, d'avoir sa place aux côtés de Nick Drake ou Neil Young.

 
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