72 Seasons

Metallica

Paru le 30.03.23 chez EMI
Artistes principaux : Metallica
Genre : Metal

Disponible en

24-Bit/96 kHz Stereo

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En 2023, exprimer un avis – quel qu’il soit - sur un nouvel album de Metallica revient à être voué aux gémonies par la moitié des fans de metal. Qui eut cru en 1986, lorsque la planète entière se mettait à genoux pour écouter Master of Puppets, que le quartet de San Francisco deviendrait à ce point clivant presque quarante ans plus tard ? Pourtant, si depuis Load (1996) et plus encore Reload (1997), toutes les productions du combo sont autant de prétextes à empoignades rhétoriques, force est de reconnaître que les Four Horsemen ont avancé sans s’épargner des chemins parfois semés d’embûches, jusqu’à devenir ce qu’ils sont aujourd’hui : les quatre membres du plus gros groupe de heavy metal de la planète. C’est en l’écrivant que l’on imagine mieux la pression que cela suppose.

72 Seasons ne réconciliera pas avec Metallica tous ceux qui sont restés bloqués sur leurs productions pré-1990. Peu importe : ceux-ci avaient déjà leur avis sur l’album avant même qu’il soit en chantier. En revanche, les déçus « modérés », ceux dont les œillères sont amovibles, comprendront certainement mieux avec cet opus la musique que le groupe tente (parfois maladroitement) de nous proposer depuis plus de vingt ans. Le batteur Lars Ulrich le concède : plutôt que d’expérimenter, Metallica préfère aujourd’hui se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux. Et nous ne parlons évidemment plus de thrash à la Ride the Lightning (1984), ni de velléités progressives à la …And Justice for All (1988). Bien sûr, il reste çà et là quelques traces de l’ADN du groupe : la rythmique thrash de Lux Aeterna, la structure à tiroirs d’Inamorata (le plus long titre jamais écrit par le groupe, plus de 11 minutes), ou encore l’efficacité concise de Too Far Gone ?. Mais la majeure partie du dossier repose bel et bien sur un heavy metal teinté d’influences rock parfaitement digérées, qui parvient même pour la première fois à aplanir les défauts récurrents des deux albums précédents : des titres trop longs, et des riffs répétés bien plus qu’ils ne le devraient.

C’est toujours le cas ici, ne nous mentons pas, mais Metallica semble nous avoir eus à l’usure et cela passe aujourd’hui bien mieux qu’il y a quinze ans, sur Death Magnetic. Comme si le groupe nous disait : « Les gars, il faudra bien vous y faire », et avait gagné son pari. Ainsi, le fameux Inamorata à rallonge est suffisamment varié pour paraître plus court que certains autres titres de l’album. Les riffs sont certes assez simples (voire prévisibles sur Sleepwalk My Life Away, qui lorgne dangereusement Enter Sandman), mais fonctionnent parfaitement. Kirk Hammett est toujours suspendu à sa pédale wah-wah, James Hetfield est de plus en plus à l’aise dans son rôle de chanteur, lui qui est si longtemps resté un simple vocaliste. Lars Ulrich, pardonnez le jeu de mots, n’en fait pas des caisses et c’est heureux, puisque tout cela devra être reproduit un jour prochain sur scène.

Le grand gagnant de l’étape est le bassiste Robert Trujillo, sous-employé depuis vingt ans (déjà !), qui est particulièrement mis en valeur par un mixage bienveillant avec son instrument (You Must Burn !). Textuellement, il semble évident que 72 Seasons sert de carnet de suivi du moral d’Hetfield. La quasi-totalité de l’album tourne autour du doute, de la dépression, du mal de vivre, mais se conclut fort heureusement sur quelques notes d’espoir et une porte ouverte sur la résilience (Inamorata, encore lui). Un vrai personnage de roman, le James : le fameux héros avec une blessure secrète.

Il se dit parfois que l’amitié, c’est connaître les défauts de quelqu’un et l’aimer malgré tout. Dans les années 80, Metallica a été un véritable coup de foudre. Quelques années plus tard, il faut bien l’avouer, nous lui avons un peu fait la gueule, nous étions en froid. Aujourd’hui, il a 42 ans. Ses cicatrices témoignent pour lui que tout n’a pas été facile, mais il s’est toujours relevé. Il a des défauts, il en aura toujours, qui n’en a pas ? Mais il paraît effectivement évident qu’il donne ce qu’il pense savoir faire de mieux. Peu importe qu’on l’ait un jour imaginé chercheur en astrophysique et qu’il soit devenu mécanicien. C’est le meilleur mécanicien de la planète. Et puis, surtout… C’est un ami. © Charlélie Arnaud/Qobuz

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72 Seasons

00:07:39

Robert Trujillo, Bass Guitar, AssociatedPerformer - Bob Ludwig, Mastering Engineer, StudioPersonnel - Jim Monti, Engineer, StudioPersonnel - Greg Fidelman, Producer, Mixer, StudioPersonnel - Dan Monti, Editor, StudioPersonnel - Jason Gossman, Editor, Additional Engineer, StudioPersonnel - Sara Lyn Killion, Engineer, StudioPersonnel - James Hetfield, Guitar, Vocals, AssociatedPerformer, ComposerLyricist - Kirk Hammett, Guitar, AssociatedPerformer, ComposerLyricist - Lars Ulrich, Drums, AssociatedPerformer, ComposerLyricist - Metallica, MainArtist - Ulrich, Producer - Hetfield, Producer - Kent Matcke, Asst. Recording Engineer, StudioPersonnel