Nikolaus Harnoncourt
LIRE L'EFFET HARNONCOURT par ANDRÉ TUBEUF
Né le 6 décembre 1929 à Berlin en Allemagne, fils d'un ingénieur qui composait et jouait du piano, le chef d'orchestre, violoncelliste, gambiste et musicologue autrichien Nikolaus Harnoncourt (exactement « Johann Nikolaus comte de La Fontaine et d'Harnoncourt-Unverzagt ») quitte sa ville natale avec sa famille pour Graz en Autriche à la suite de l'évolution de carrière de son père. C'est à Vienne qu'il commence à étudier le violoncelle à l'âge de neuf ans, d'abord avec Paul Grümmer (qui fut membre du Quatuor Busch) puis dans la classe d'Emanuel Brabec (premier violoncelliste du Philharmonique de Vienne et membre du Quatuor Boskovsky) à l'Académie de musique de Vienne.
Engagé par Herbert von Karajan à l'Orchestre Symphonique de Vienne en 1952 (où il restera jusqu'en 1969), Nikolaus Harnoncourt a 24 ans en 1953 quand il fonde le Concentus Musicus de Vienne avec sa femme, la violoniste Alice Hoffelner qu'il épouse en juin de la même année (et dont il aura quatre enfants). Avec cet ensemble innovant, unique en son genre puisqu'il ne le conçoit que constitué d'instruments d'époque ou copies d'anciens, Nikolaus Harnoncourt a largement contribué à transformer l'approche de la musique baroque dont il va également définir d'une manière presque scientifique le style interprétatif à la lumière d'écrits et documents anciens qui renforcent sa conviction que le retour à la vérité historique est nécessaire à ce répertoire sans pour autant lui retirer sa chair.
C'est en 1957 que Nikolaus Harnoncourt donne ses premiers concerts dont le rayonnement ira crescendo jusque dans les années 1970/1980 où il atteint une certaine notoriété, devenant même une référence en la matière avec des enregistrements qui ont fait date (sauf pour les réfractaires à son option interprétative) : Concertos Brandebourgeois et Cantates (avec Gustav Leonhardt) de Bach, L'Orféo, Le Retour d'Ulysse, Le couronnement de Popée de Monteverdi, Jephté, Belshazzar, Saul (trois oratorios qu'il ressuscite) et Alexander's Feast de Haendel, le cycle de concertos Il Cimento dell' armonia e dell' invenzione de Vivaldi... Le nom de Nikolaus Harnoncourt fait autorité : en 1972, on lui demande d'enseigner l'interprétation de la musique ancienne au Mozarteum de Salzbourg, fonction qu'il assume jusqu'en 1993, et de donner des conférences à l'Institut musicologique de l'Université de la ville.
À la fin des années 1970, c'est le grand virage. Ne voulant plus se cantonner dans le répertoire baroque, Nikolaus Harnoncourt renoue avec les formations modernes - travaillant régulièrement avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin et particulièrement avec l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam - en gardant toujours à l'esprit ce même souci du respect historique sur le plan des tempi et de l'équilibre sonore. Après plusieurs opéras de Monteverdi montés avec Jean-Pierre Ponnelle, Nikolaus Harnoncourt poursuit sa collaboration avec le metteur en scène par un cycle Mozart (Idoménée, L'Enlèvement au sérail, La Flûte enchantée). Au début des années 1990, son enregistrement des Symphonies de Beethoven connaît un grand retentissement et fait l'unanimité de la critique. C'est en 2003 que Nikolaus Harnoncourt enregistre son premier opéra scénique, La Grande Duchesse de Gerolstein d'Offenbach, suivi en 2005 de Carmen de Bizet.
Cette longue expérience au sein de grands orchestres traditionnels, qui a conduit Nikolaus Harnoncourt à élargir considérablement son répertoire, abordant jusqu'aux opérettes et même Gerswhin dont il dirigera Porgy and Bess, l'a amené à repenser ses interprétations et à revenir sur ses positions antérieures très radicales en prenant même le contrepied de ses convictions de jeunesse. Dans ses deux livres de 1984 et 1985, Le Discours musical et Le Dialogue musical. Monteverdi, Bach et Mozart, cette évolution était déjà très perceptible. Plaidant toujours pour la musique baroque en pourfendant les déformations dont elle a été victime, Harnoncourt n'impose plus une seule vision et dévoile un esprit plus flexible en prêchant une remise en question constante, meilleur remède à la routine. Il s'éteint à l'âge de 86 ans, le 5 mars 2016 à Sankt Georgen im Attergau en Autriche, trois mois après avoir annoncé sa retraite musicale.
© Qobuz
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LIRE L'EFFET HARNONCOURT par ANDRÉ TUBEUF
Né le 6 décembre 1929 à Berlin en Allemagne, fils d'un ingénieur qui composait et jouait du piano, le chef d'orchestre, violoncelliste, gambiste et musicologue autrichien Nikolaus Harnoncourt (exactement « Johann Nikolaus comte de La Fontaine et d'Harnoncourt-Unverzagt ») quitte sa ville natale avec sa famille pour Graz en Autriche à la suite de l'évolution de carrière de son père. C'est à Vienne qu'il commence à étudier le violoncelle à l'âge de neuf ans, d'abord avec Paul Grümmer (qui fut membre du Quatuor Busch) puis dans la classe d'Emanuel Brabec (premier violoncelliste du Philharmonique de Vienne et membre du Quatuor Boskovsky) à l'Académie de musique de Vienne.
Engagé par Herbert von Karajan à l'Orchestre Symphonique de Vienne en 1952 (où il restera jusqu'en 1969), Nikolaus Harnoncourt a 24 ans en 1953 quand il fonde le Concentus Musicus de Vienne avec sa femme, la violoniste Alice Hoffelner qu'il épouse en juin de la même année (et dont il aura quatre enfants). Avec cet ensemble innovant, unique en son genre puisqu'il ne le conçoit que constitué d'instruments d'époque ou copies d'anciens, Nikolaus Harnoncourt a largement contribué à transformer l'approche de la musique baroque dont il va également définir d'une manière presque scientifique le style interprétatif à la lumière d'écrits et documents anciens qui renforcent sa conviction que le retour à la vérité historique est nécessaire à ce répertoire sans pour autant lui retirer sa chair.
C'est en 1957 que Nikolaus Harnoncourt donne ses premiers concerts dont le rayonnement ira crescendo jusque dans les années 1970/1980 où il atteint une certaine notoriété, devenant même une référence en la matière avec des enregistrements qui ont fait date (sauf pour les réfractaires à son option interprétative) : Concertos Brandebourgeois et Cantates (avec Gustav Leonhardt) de Bach, L'Orféo, Le Retour d'Ulysse, Le couronnement de Popée de Monteverdi, Jephté, Belshazzar, Saul (trois oratorios qu'il ressuscite) et Alexander's Feast de Haendel, le cycle de concertos Il Cimento dell' armonia e dell' invenzione de Vivaldi... Le nom de Nikolaus Harnoncourt fait autorité : en 1972, on lui demande d'enseigner l'interprétation de la musique ancienne au Mozarteum de Salzbourg, fonction qu'il assume jusqu'en 1993, et de donner des conférences à l'Institut musicologique de l'Université de la ville.
À la fin des années 1970, c'est le grand virage. Ne voulant plus se cantonner dans le répertoire baroque, Nikolaus Harnoncourt renoue avec les formations modernes - travaillant régulièrement avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin et particulièrement avec l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam - en gardant toujours à l'esprit ce même souci du respect historique sur le plan des tempi et de l'équilibre sonore. Après plusieurs opéras de Monteverdi montés avec Jean-Pierre Ponnelle, Nikolaus Harnoncourt poursuit sa collaboration avec le metteur en scène par un cycle Mozart (Idoménée, L'Enlèvement au sérail, La Flûte enchantée). Au début des années 1990, son enregistrement des Symphonies de Beethoven connaît un grand retentissement et fait l'unanimité de la critique. C'est en 2003 que Nikolaus Harnoncourt enregistre son premier opéra scénique, La Grande Duchesse de Gerolstein d'Offenbach, suivi en 2005 de Carmen de Bizet.
Cette longue expérience au sein de grands orchestres traditionnels, qui a conduit Nikolaus Harnoncourt à élargir considérablement son répertoire, abordant jusqu'aux opérettes et même Gerswhin dont il dirigera Porgy and Bess, l'a amené à repenser ses interprétations et à revenir sur ses positions antérieures très radicales en prenant même le contrepied de ses convictions de jeunesse. Dans ses deux livres de 1984 et 1985, Le Discours musical et Le Dialogue musical. Monteverdi, Bach et Mozart, cette évolution était déjà très perceptible. Plaidant toujours pour la musique baroque en pourfendant les déformations dont elle a été victime, Harnoncourt n'impose plus une seule vision et dévoile un esprit plus flexible en prêchant une remise en question constante, meilleur remède à la routine. Il s'éteint à l'âge de 86 ans, le 5 mars 2016 à Sankt Georgen im Attergau en Autriche, trois mois après avoir annoncé sa retraite musicale.
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