Herbert von Karajan
Chef d’orchestre le plus médiatisé du monde, mais aussi homme de pouvoir voulant tout régir, homme d’affaires innovateur, travailleur intransigeant, par ailleurs fou de voile, de bolides, d’avion et de technologie tout en étant passionné de yoga et de bouddhisme, Herbert von Karajan est considéré partout dans le monde comme une figure mythique, inséparable de Salzbourg, sa ville natale, tant le chef autrichien a façonné comme il l’entendait la vie culturelle de la ville en en faisant un haut-lieu de la scène musicale ; il est aussi connu comme le champion de l’interprétation beethovenienne et l’interprète qui aura le plus enregistré au monde (près d’un millier de disques DGG, Decca, EMI). Qu’il soit porté aux nues ou controversé, il restera sans conteste comme la personnalité marquante de la direction d’orchestre au XXe siècle, dont le remarquable instinct musical aura lancé bon nombre de jeunes chanteurs ou instrumentistes.
Né le 5 avril 1908 d’un père chirurgien de l’hôpital de Salzbourg — issu d’une famille d’origine macédonienne anoblie en 1792 et excellent musicien d'un niveau quasi professionnel (piano, cor et surtout clarinette) —, Herbert von Karajan (en réalité Heribert, Ritter von Karajan c’est-à-dire Chevalier de Karajan) va pulvériser tous les records de précocité. Il étudie d’abord le piano et monte sur scène à cinq ans ; mais quand Bernhard Paumgartner l’écoutant jouer du piano lui dit : « ce que vous entendez en vous lorsque vous jouez du piano dépasse de beaucoup les possibilités de l’instrument, vous devriez étudier la direction d’orchestre », il part pour l’Ecole Supérieure de Musique de Vienne dans le but de devenir « Dirigent ». Jeune adolescent, il avait déjà été subjugué par un concert dirigé par Arturo Toscanini. On le retrouve à l’âge de vingt ans déjà chef de chant, puis chef d’orchestre à Ulm. Il a vingt-et-un an quand il dirige son premier concert au Mozarteum de Salzbourg, étape qui l'amènera à devenir le plus jeune directeur général de la musique d’Allemagne en prenant le poste qui lui est offert à Aix-la-Chapelle. À vingt-neuf ans, il fait ses débuts à l’Opéra de Vienne, puis l’année suivante à l’Opéra de Berlin. Suivront l’Orchestre Philharmonique de Vienne, le Festival de Salzbourg et ses nominations de directeur à vie des Wiener Singverein et, à la mort de Furtwängler, du Philharmonique de Berlin (1955), puis de directeur de l’Opéra de Vienne (1957) à la suite de Karl Böhm.
C’est entre 1936 et 1945 que la carrière de Karajan va prendre de l’ampleur grâce au fameux producteur de EMI, Walter Legge, qui lui propose d’enregistrer à Londres avec le Philharmonia Orchestra qu’il vient de fonder. En découleront des gravures légendaires qui marqueront le début du microsillon. Par ailleurs, fasciné par la vidéo, Herbert von Karajan crée en 1964 sa propre société cinématographique d’abord pour pouvoir y produire un film de La Bohème dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, mais aussi pour mieux travailler son image, en faisant appel au réalisateur Henri-Georges Clouzot. Beaucoup plus tard, en 1982, il crée Télémondial à Monte-Carlo, société qui réalisa les premiers vidéo-disques importants, alors que vont bientôt survenir les premiers ennuis de santé. Entre-temps, naîtra sa Fondation dédiée à la recherche médicale et à des concours internationaux.
La détermination de Karajan à réussir l’a poussé à ne reculer devant rien — comme adhérer au parti nazi — pour préserver l’avancement de sa carrière. Par ailleurs, sa parfaite connaissance de l’orchestre et des instruments, son exigeant perfectionnisme, sa ténacité doublée de son pouvoir de domination sur les autres tout au long d'une collaboration de près de 39 ans avec le Berliner Philharmoniker, presque sans égal (Mravinski excepté, resté à Leningrad pas loin de 50 ans) lui ont permis de hisser la phalange symphonique au plus haut niveau musical — jamais atteint auparavant dit-on…, sauf que l’héritage Furtwängler est un modèle qui compte quand même de tout son poids ; ce son unique, ce « Furtwängler sound » dont le chef allemand avait doté l’orchestre, Karajan en rêvait en avouant que c'était ce qu'il recherchait. Quant à la nomination de Karajan « à vie », elle est une parfaite illustration de sa volonté inflexible : « Je ne voulais pas construire quelque chose qu’on m’enlèverait arbitrairement un jour ou l’autre ». C’est par un chantage (menace de ne pas assurer la tournée américaine de l’orchestre en 2005) qu’il arriva à ses fins.
De son vaste répertoire illustrant sa boulimie pour la musique — du baroque jusqu’à la musique du XXe siècle excepté la musique contemporaine dans laquelle Karajan ne s’est jamais impliqué — émerge son chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre, une œuvre préférée à toutes avec laquelle il est en osmose comme s’il l’avait écrite (confiera-t-il à France Musique lors d’une interview), Pelléas et Mélisande, au point de déclarer à l’Orchestre Philharmonique de Berlin que tout ce qu’ils avaient réalisé jusqu’à maintenant n’était qu’une préparation à l’enregistrement de cet opéra. Formidable chef symphonique et lyrique, héritier de la grande tradition orchestrale allemande, Karajan possède l’art de façonner à son goût la qualité sonore d’un orchestre comme il l’a fait pour le Philharmonique de Berlin dont les cordes au son large et puissant sont en même temps d’une grande pureté ; l’art aussi de faire ressortir par la beauté du son celle des œuvres, à travers une direction ample, sensible, souple et sobre — même si elle se fait parfois trop complaisamment voluptueuse — modulée par le mouvement de la main gauche qui s’ouvre ou se referme en poing selon l’intensité émotionnelle. Le chef Karajan n’est jamais autant lui-même, n’est jamais aussi vrai que lorsqu’il dirige, fermant les yeux comme pour mieux ressentir la musique, la seule obsession de sa vie, et en exhaler la quintessence. Ses versions différentes d’une même œuvre (enregistrées jusqu’à quatre ou cinq fois) mettent en évidence la faculté de Karajan à renouveler ses interprétations dont bon nombre d’entre elles font toujours référence. Sa disparition le 16 juillet 1989 à la suite d’une crise cardiaque souleva un grand émoi dans le monde. © GG/Qobuz
Chef d’orchestre le plus médiatisé du monde, mais aussi homme de pouvoir voulant tout régir, homme d’affaires innovateur, travailleur intransigeant, par ailleurs fou de voile, de bolides, d’avion et de technologie tout en étant passionné de yoga et de bouddhisme, Herbert von Karajan est considéré partout dans le monde comme une figure mythique, inséparable de Salzbourg, sa ville natale, tant le chef autrichien a façonné comme il l’entendait la vie culturelle de la ville en en faisant un haut-lieu de la scène musicale ; il est aussi connu comme le champion de l’interprétation beethovenienne et l’interprète qui aura le plus enregistré au monde (près d’un millier de disques DGG, Decca, EMI). Qu’il soit porté aux nues ou controversé, il restera sans conteste comme la personnalité marquante de la direction d’orchestre au XXe siècle, dont le remarquable instinct musical aura lancé bon nombre de jeunes chanteurs ou instrumentistes.
Né le 5 avril 1908 d’un père chirurgien de l’hôpital de Salzbourg — issu d’une famille d’origine macédonienne anoblie en 1792 et excellent musicien d'un niveau quasi professionnel (piano, cor et surtout clarinette) —, Herbert von Karajan (en réalité Heribert, Ritter von Karajan c’est-à-dire Chevalier de Karajan) va pulvériser tous les records de précocité. Il étudie d’abord le piano et monte sur scène à cinq ans ; mais quand Bernhard Paumgartner l’écoutant jouer du piano lui dit : « ce que vous entendez en vous lorsque vous jouez du piano dépasse de beaucoup les possibilités de l’instrument, vous devriez étudier la direction d’orchestre », il part pour l’Ecole Supérieure de Musique de Vienne dans le but de devenir « Dirigent ». Jeune adolescent, il avait déjà été subjugué par un concert dirigé par Arturo Toscanini. On le retrouve à l’âge de vingt ans déjà chef de chant, puis chef d’orchestre à Ulm. Il a vingt-et-un an quand il dirige son premier concert au Mozarteum de Salzbourg, étape qui l'amènera à devenir le plus jeune directeur général de la musique d’Allemagne en prenant le poste qui lui est offert à Aix-la-Chapelle. À vingt-neuf ans, il fait ses débuts à l’Opéra de Vienne, puis l’année suivante à l’Opéra de Berlin. Suivront l’Orchestre Philharmonique de Vienne, le Festival de Salzbourg et ses nominations de directeur à vie des Wiener Singverein et, à la mort de Furtwängler, du Philharmonique de Berlin (1955), puis de directeur de l’Opéra de Vienne (1957) à la suite de Karl Böhm.
C’est entre 1936 et 1945 que la carrière de Karajan va prendre de l’ampleur grâce au fameux producteur de EMI, Walter Legge, qui lui propose d’enregistrer à Londres avec le Philharmonia Orchestra qu’il vient de fonder. En découleront des gravures légendaires qui marqueront le début du microsillon. Par ailleurs, fasciné par la vidéo, Herbert von Karajan crée en 1964 sa propre société cinématographique d’abord pour pouvoir y produire un film de La Bohème dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, mais aussi pour mieux travailler son image, en faisant appel au réalisateur Henri-Georges Clouzot. Beaucoup plus tard, en 1982, il crée Télémondial à Monte-Carlo, société qui réalisa les premiers vidéo-disques importants, alors que vont bientôt survenir les premiers ennuis de santé. Entre-temps, naîtra sa Fondation dédiée à la recherche médicale et à des concours internationaux.
La détermination de Karajan à réussir l’a poussé à ne reculer devant rien — comme adhérer au parti nazi — pour préserver l’avancement de sa carrière. Par ailleurs, sa parfaite connaissance de l’orchestre et des instruments, son exigeant perfectionnisme, sa ténacité doublée de son pouvoir de domination sur les autres tout au long d'une collaboration de près de 39 ans avec le Berliner Philharmoniker, presque sans égal (Mravinski excepté, resté à Leningrad pas loin de 50 ans) lui ont permis de hisser la phalange symphonique au plus haut niveau musical — jamais atteint auparavant dit-on…, sauf que l’héritage Furtwängler est un modèle qui compte quand même de tout son poids ; ce son unique, ce « Furtwängler sound » dont le chef allemand avait doté l’orchestre, Karajan en rêvait en avouant que c'était ce qu'il recherchait. Quant à la nomination de Karajan « à vie », elle est une parfaite illustration de sa volonté inflexible : « Je ne voulais pas construire quelque chose qu’on m’enlèverait arbitrairement un jour ou l’autre ». C’est par un chantage (menace de ne pas assurer la tournée américaine de l’orchestre en 2005) qu’il arriva à ses fins.
De son vaste répertoire illustrant sa boulimie pour la musique — du baroque jusqu’à la musique du XXe siècle excepté la musique contemporaine dans laquelle Karajan ne s’est jamais impliqué — émerge son chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre, une œuvre préférée à toutes avec laquelle il est en osmose comme s’il l’avait écrite (confiera-t-il à France Musique lors d’une interview), Pelléas et Mélisande, au point de déclarer à l’Orchestre Philharmonique de Berlin que tout ce qu’ils avaient réalisé jusqu’à maintenant n’était qu’une préparation à l’enregistrement de cet opéra. Formidable chef symphonique et lyrique, héritier de la grande tradition orchestrale allemande, Karajan possède l’art de façonner à son goût la qualité sonore d’un orchestre comme il l’a fait pour le Philharmonique de Berlin dont les cordes au son large et puissant sont en même temps d’une grande pureté ; l’art aussi de faire ressortir par la beauté du son celle des œuvres, à travers une direction ample, sensible, souple et sobre — même si elle se fait parfois trop complaisamment voluptueuse — modulée par le mouvement de la main gauche qui s’ouvre ou se referme en poing selon l’intensité émotionnelle. Le chef Karajan n’est jamais autant lui-même, n’est jamais aussi vrai que lorsqu’il dirige, fermant les yeux comme pour mieux ressentir la musique, la seule obsession de sa vie, et en exhaler la quintessence. Ses versions différentes d’une même œuvre (enregistrées jusqu’à quatre ou cinq fois) mettent en évidence la faculté de Karajan à renouveler ses interprétations dont bon nombre d’entre elles font toujours référence. Sa disparition le 16 juillet 1989 à la suite d’une crise cardiaque souleva un grand émoi dans le monde. © GG/Qobuz
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Beethoven : 9 Symphonies (1963)
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 janv. 2014
Discothèque Idéale QobuzDiapason d'or24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Strauss: Also sprach Zarathustra, Till Eulenspiegel
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 janv. 1995
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Mascagni: Cavalleria rusticana / Leoncavallo: Pagliacci
Orchestra del Teatro della Scala di Milano, Herbert von Karajan
Opéra - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 11 mai 2018
Discothèque Idéale Qobuz24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Ravel:Bolero, Debussy:La Mer, Mussorgsky:Pictures at an Exhibition
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 janv. 2007
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Rimsky-Korsakov : Scheherazade
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 24 juin 2016
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Wagner: Der Ring des Nibelungen
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Intégrales d'opéra - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 13 juil. 2023
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Beethoven: Symphonies 1-9 & Overtures (Remastered HD)
Classique - Paru chez Warner Classics International le 24 mars 2014
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Strauss R. : Der Rosenkavalier (2017 Remastered)
Opéra - Paru chez Warner Classics le 11 sept. 2001
Choc de Classica24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Mahler : Symphony No.5
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 janv. 1973
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Bruckner:Symphonies No. 4 - No. 9
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Symphonies - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 28 juin 2019
24-Bit 192.0 kHz - Stereo -
Dvorák: Symphony No. 9 - Smetana: Die Moldau (Édition Studio Masters)
Classique - Paru chez Warner Classics International le 24 mars 2014
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Dvořák: Symphonie No. 9 "Du Nouveau Monde" - Smetana: La Moldau (Stereo Version)
Herbert von Karajan, Berliner Philharmoniker
Divers - Paru chez BnF Collection le 1 janv. 1960
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Holst: The Planets, Op. 36 by Herbert von Karajan
Herbert von Karajan, Wiener Philharmonic Orchestra, Vienna State Opera Chorus
Classique - Paru chez Alexandre Bak - Classical Music Reference Recording le 17 sept. 2022
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Tchaikovsky : Symphonies No. 1-6
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 janv. 1979
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Brahms : The Four Symphonies
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Symphonies - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 mars 1965
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Prokofiev: Symphony No.5 - Stravinsky: Sacre du Printemps
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Musique symphonique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 mars 2000
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Ludwig van Beethoven: Symphony No. 5 - Dmitri Shostakovich: Symphony No. 10
Herbert von Karajan, Berliner Philharmoniker
Symphonies - Paru chez Praga Digitals le 1 janv. 2018
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
The Very Best of Herbert Von Karajan
Classique - Paru chez BnF Collection le 15 juil. 2014
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Mily Balakirev: Symphonies Nos. 1 & 2
Herbert von Karajan, Gennady Rozhdestvensky, The Philharmonia, Moscow Radio Symphony
Symphonies - Paru chez Praga Digitals le 1 févr. 2017
5 de Diapason24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Bizet: Carmen, WD 31 ((Remastered))
Classique - Paru chez Sony Classical le 1 janv. 1964
24-Bit 96.0 kHz - Stereo -
Respighi : Fontane di Roma, Pini di Roma, Suite III...
Berliner Philharmoniker, Herbert von Karajan
Classique - Paru chez Deutsche Grammophon (DG) le 1 juil. 1996
24-Bit 96.0 kHz - Stereo