FAUVE

Est-ce du rock ? De la pop ? Du slam ? Du rap ? De la chanson ? Du spoken word ? Tout ça à la fois ? Ce sont d’abord les mots – choc, crus, vrais – qui attrapent violemment l’ouïe par le revers de la veste… Torrent verbal parlé, sublimé par des guitares ici, beats presqu’hip hop là, sons de clavier bancal un peu plus loin… Bref, difficile de rester de marbre devant ce grand Fauve qui voit le jour en 2011...

Le collectif parisien a agité comme jamais le net dès le lancement de ses premiers clips, arty à souhait, mais aussi les médias nationaux, les pontes de maisons de disques et surtout la scène française dans son ensemble. Et comme pour tous les grands noms, les "pour" et les "contre" se sont lancés dans des combats de catch dans la boue comme jamais... Après des mois d’attente et de buzz grandissant, Fauve entre dans l’arène discographique en livrant fin 2013 un premier EP, Blizzard. Six titres pour tenter de cerner le phénomène ovni totalement inclassable. Quelques mois plus tard, le premier album voit le jour. Tantôt minimalistes, parfois luxuriantes, les séquences de Vieux Frères – Partie 1 s’écoutent comme on regarderait un film, zappant du rire aux larmes et des larmes au rire. Giclée adolescente ou polaroid de l’ère du temps ? Un peu des deux sans doute.

En février 2015, FAUVE revient à la charge avec le deuxième volet de Vieux frères. On ne s’étonnera pas alors de la ressemblance avec la première partie, formant comme un grand concept album. On se prend à nouveau du spoken word dans la face, avec une liste de mots bruts, de la pop colorée et de la nostalgie post-rupture. Les textes claquent même a capella, et le ton garde sa dimension ironique et critique. FAUVE ne surprend pas mais parvient à garder le niveau du premier opus, chose rare pour un deuxième album. Au printemps 2016, le groupe publie un live, 150.900, ce qui semble plus que logique quand on sait l'importance qu'ils apportent à leurs concerts... © CM/Qobuz