Voyage en soute

Chronique

Inventives et décalées, les compilations du label La Souterraine forment une sorte de « nouvelle vague francophone alternative » dans laquelle l’auditeur peut puiser parmi une infinité de styles musicaux et de tempéraments hors-normes. Dans ce Voyage en soute, on retiendra surtout les performances de femmes à la personnalité énergique, à commencer par Sarah Maison et sa splendide Nuit aux accents breliens assumés. Le rythme à trois temps et la clarinette mêlés à une basse très groovy posent tout de suite le décor d’une chanson fraîche et étonnante, affranchie de toutes les modes. Quant à Sabine Happart, elle poursuit son exploration d’une pop vigoureuse, concise et tout aussi singulière que celle de sa consœur suscitée (XCIC). Plus traditionnel, la folk de Pauline Drant séduit par sa célébration d’une jeunesse perdue remplie d’antihéros (Les Vaincus). Mais La Souterraine nous propose de voyager également avec des garçons talentueux. Citons le suave et élégant Edward Barrow (Après tout), le roi des percussions Edmony Krater (An Ba Jouk) ou encore l’excentrique Gontard! et sa saine colère (Vivres). Concluons ce tableau bigarré avec un ovni : le groupe québécois Les Hôtesses d’Hilaire (PG spécial), qui a le bon goût de nous replonger dans une pop psychédélique seventies à l’humour décapant. © Nicolas Magenham/Qobuz