Volume One

Chronique

Il est des rencontres qui, on ne sait par quelle magie, produisent immédiatement des étincelles. C'est le cas de cette association entre M. Ward, artiste solo en pleine reconnaissance de ses talents grâce à un magnifique album et sa participation au groupe masqué Monsters of Folk, et l'actrice Zooey Deschanel, chanteuse occasionnelle qui ne pouvait taire de telles qualités.

Enregistré en quelques jours entre décembre 2006 et février de l'année suivante dans un studio de Portland (Oregon) loué par M. Ward, puis mixé en avril à Omaha dans le studio de Mike Mogis, ce premier opus est un magnifique fac-similé des meilleures productions des années soixante, alternant le country folk à la pop classique des Bacharach/David, Barry/Greenwich ou The Carpenters.

Les chansons dues à Zooey Deschanel et servies par sa voix radieuse sont emballées à merveille par Matt Ward, accompagné d'une petite formation au diapason. La production millésimée n'est pas non plus étrangère à la réussite de cet album qui enchaîne comme à la parade les perles, de « Why Do You Let Me Stay Here? » (chanson de l'année ?) et « This Is Not a Test » (charmeur à souhait) à « I Thought I Saw Your Face Today » (ballade piano/violons sifflotée), « I Was Made for You » (The Ronettes rencontrent Elvis à Nashville), « You Really Got a Hold on Me » (lecture langoureuse), « I Should Have Known Better » (relecture hawaïenne), « Got Me » (tout en pedal steel) et « Sweet Darlin' » (et son écho spectorien).

L'ombre de Phil Spector plane sur ce disque inspiré par ses muses en guise de présent à son époque.
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