Troie

Chronique

C’est moins le symbole guerrier que la figure du fameux cheval qui a donné à Malik Djoudi l’envie d’appeler cet album Troie. Bercé par « l'idée de quelque chose, placé à un endroit, qu'on ouvre et qui se diffuse », le jeune auteur-compositeur-interprète envisage ses ambiances musicales comme de lentes évaporations destinées à soulager la douleur – douleurs intimes et douleurs d’une génération. Les nappes intimistes se mêlent à une rythmique up-tempo pour faire surgir, ici une belle bizarrerie à la Christophe, ou là une impression chaleureuse et réconfortante. Ce dernier point est accentué par le fait que ce troisième album est plus organique, moins froid que ses précédents opus : co-produit par Renaud Letang (Alain Souchon, Mathieu Boogaerts…) au studio Ferber, celui-ci a contribué à faire de Troie une sorte d’abri à la fois moderne et sensible. Émotion et simplicité sont donc au cœur du style de Djoudi, ce qui s’accorde avec son besoin constant de communiquer avec l’autre, comme le prouve également sa prédilection pour les duos. Ici, trois invités ont frappé à la porte de l’artiste d’origine poitevine : la rappeuse Lala &ce (Point sensible), Philippe Katerine (Éric) et Isabelle Adjani (Quelques mots). Des choix éclectiques et surprenants, qui contribuent à mettre en lumière une autre qualité de Malik Djoudi : sa soif absolue de liberté. © Nicolas Magenham/Qobuz