The Ones Ahead

Chronique

Le retour de Beverly Glenn-Copeland célèbre l’étendue de ses décennies d’écriture. La Vita et Primal Prayer étaient profonds, certes, mais aussi amusants et créatifs, destinés à faire oublier, du moins en partie, les moments difficiles. Album instrumental/ambient, le luxuriant Keyboard Fantasies se concentrait davantage sur la valeur fondamentale du travail de Glenn-Copeland : la guérison. Les premiers titres folk faisaient ce que font les bons titres folk : raconter des histoires réfléchies avec un accompagnement minimal.

The Ones Ahead se situe à mi-chemin entre les premiers disques et les jams synthétiques/ambient susmentionnés. Les trois titres qui ouvrent l’album saluent les figures importantes de la vie de Copeland : un brillant hommage à l’Afrique (Africa Calling), une déclaration à sa compagne (Harbour (Song for Elizabeth)), et une réflexion émouvante et profondément touchante sur l’amour qui l’entoure (Love Takes All). Ces seuls morceaux donnent un aperçu du nouvel opus dans son ensemble : une œuvre vivante, vacillante, prêchant par monts et par vaux.

Ce n’est pas que les autres albums étaient incomplets sans différenciation de style. C’est juste que ce disque-ci englobe vraiment tout. Après Love Takes All, chanson au ton à la fois triste et triomphant, place à People of the Loon, aux sons percutants de synthétiseurs rétro. Ils s’estompent en arrière-plan tandis qu’un petit chœur se joint à Copeland pour construire un crescendo tourbillonnant. People… nous emmène vers le sommet des capacités vocales de Copeland. Son expérience du gospel et de l’opéra y rayonne avant que The Ones Ahead ne retombe dans une poésie aux tonalités graves.

Et ainsi de suite. Le flux et le reflux ressemblent à une rétrospective, bien qu’il s’agisse d’un matériau entièrement neuf. Cela dit, cet album n’est pas une redite. Il fait un bond en avant sur le plan musical. Au niveau des paroles, Copeland traite de nos responsabilités en tant que gardiens, sans jamais critiquer ni cacher sa conviction que nous devons faire preuve d’amour et de respect tout au long de notre voyage humain collectif. L’amour et la vie elle-même sont ici interchangeables, et le traitement que nous réservons à nos semblables repose sur ce fait. À cet égard, il peut sembler que peu de choses aient changé pour Copeland, mais les auditeurs attentifs et les fans de longue date se rendront compte que The Ones Ahead réfléchit sur une vie vécue en termes de leçons d’amour. Ses paroles et sa musique n’ont plus grand-chose de mystérieux : l’émerveillement enfantin laisse aujourd’hui place à l’appel à l’action. © Jeff Laughlin/Qobuz