Silent Shout

Chronique

A sa sortie en 2006, Silent Shout a bénéficié des louanges de la critique la plus branchée (et de surcroît érudite, ce qui est un vrai luxe) avec notamment la critique dithyrambique du très influent site internet Pitchfork Media, qui avait éllu cet album « meilleur disque de l'année 2006 »... Rien que ça. C'est que depuis le succès inattendu de la reprise de « Heartbeats » par José Gonzalez pour le compte d'une publicité pour Sony Bravia en 2006, The Knife jouit d'un réel engouement critique, mais aussi public.

Emmené par les titres « We Share Our Mothers' Health » et « Like a Pen », Silent Shout  porte très bien son nom. Le duo suédois sait à merveille élaborer des climats oniriques, baroques, en apparence calmes mais dotés d'une nervosité intrinsèque ultra tendue, comme un cri silencieux lors d'un rêve qui tourne au cauchemar justement... La voix de Karin Dreijer, espiègle, dotée d'une sensualité originale, s'amuse à titiller les tympans de l'auditeur, emporté dans cette atmosphère entre new wave des années 1980, electro et pop. Celle de Olof, plus... masculine donc (c'est le frère de Karin) rappelle magnifiquement à l'ordre les rythmes enlevés de « We Share Our Mothers' Health » ou « The Captain ».

Sur ce bel album entre house (« Like a Pen »), et mélodies susurrées (« From Off to On ») vient se caler la présence de l'indispensable Jay-Jay Johanson sur « Marble House », titre complexe et élégant... Tout comme ce disque joliment perdu au milieu de l'espace temps de l'histoire de la pop...



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