Rubbra: Symphony No. 5, Op. 63

Chronique

Le compositeur anglais Edmund Rubbra (1901-1986) fait partie des quelques grands isolés qui jonchent l’histoire de la musique avec Pancrace Royer, Alkan, Gottschalk, Ives, Varèse et quelques autres. Ce sont des solitaires profondément originaux dont la musique reste inclassable et mystérieuse.
Auteur d’un catalogue très important, Rubbra est surtout l’auteur d’un cycle de onze symphonies écrites sous l’influence des compositeurs anglais des XVIe et XVIIe siècles, sans aucun souci de s’inscrire dans un style ou un langage pouvant s’inscrire dans son temps. Il écrit de longs thèmes assez lyriques dans une polyphonie simple sans aucune surcharge. Élève de Gustav Holst, il fit également une carrière de pianiste et de maître de conférences à l’Université d’Oxford. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment d’une biographie de son maître : Holst, a Monograph et d’un livre théorique sur le contrepoint qu’il pratiquait assidûment dans ses œuvres.

Rubbra laisse une contribution majeure à la musique orchestrale anglaise du XXe siècle, telle cette Symphonie n° 5 qui reste peut-être son œuvre la plus jouée et qui fut enregistrée les 14 et 15 décembre 1950 dans le grand studio d’Abbey Road par Sir John Barbirolli, premier chef à avoir enregistré une œuvre de Rubbra, pour faire partie d’une anthologie de la musique anglaise initiée par le British Council. Cet enregistrement historique a eu un véritable impact qui a renforcé la connaissance de Rubbra hors des frontières des Iles Britanniques.
La Symphonie n° 5 reste la plus immédiatement abordable de Rubbra qui ne tarissait pas de louanges à propos du présent enregistrement de Barbirolli, remarquablement remastérisé pour cette nouvelle réédition. Le grand maestro anglais en donne en effet une vision profonde, empreinte de noble grandeur et de mélancolie. © François Hudry/Qobuz