Purple Mountains

Chronique

Dix ans après la fin des Silver Jews, David Berman refait surface à la surprise générale avec ces Purple Mountains. Un choc pour les fans de ce songwriter culte qui ne savent évidemment pas qu’un mois seulement après la sortie du disque, il mettra fin à ses jours… Coupé du monde de la musique, celui qui avait opté pour une décennie d’ermite enfile ici dix perles magnifiques narrant tant cette longue retraite que la mort de sa mère, sa relation complexe avec sa femme et bien évidemment sa dépression chronique. Un pesant menu qui n’empêche jamais cet album de folk flamboyant et de country soyeuse d’être vraiment brillant et de s’inscrire dans les traces de ceux de Townes Van Zandt, autre grand troubadour de la mouise et du désespoir. D’autant plus que les arrangements conçus avec les membres du groupe Woods embellissent chaque recoin de chaque chanson. Vibraphone, mellotron, orgue Hammond, pedal steel, trompette et basse moelleuse habillent cette poésie de la déprime et de la mélancolie toujours empreinte d’humour. Quel testament ! © Marc Zisman/Qobuz