Porpora, Monn, Haydn: Invisible, Cello Concertos

Chronique

Si les trois concertos ici présentés ne sont pas tous d’essence napolitaine, ils s’y réfèrent tous d’une manière ou d’une autre. Porpora, bien sûr, était Napolitain – le début et la toute fin de sa carrière se déroulèrent au pied du Vésuve, même si ses amples pérégrinations le menèrent à Londres, Rome, Venise, Dresde et Vienne ; Haydn, quant à lui, fut quelques temps le disciple puis l’assistant (et le factotum…) du même Porpora qu’il avait rencontré à Vienne chez Metastasio en 1753, la boucle napolitaine est donc bouclée. Monn, lui, resta certes toute sa vie en Autriche mais il n’en accepta pas moins les nouveautés en provenance du Sud, en particulier la nouvelle sensibilité purement mélodique – mâtinée de polyphonie encore baroque, puisqu’il vécut de 1717 à 1750. Par ailleurs, l’attache napolitaine du violoncelliste Adriano Maria Fazio (ici accompagné par les solistes de la Cappella Neapolitana… décidément, on ne sort pas de Naples !) est rien moins que le prestigieux Premio delle Arti offert par cette bonne ville ; Fazio étudia avec Antonio Meneses puis approfondit sa connaissance de l’usage baroque auprès de Christophe Coin. Enfin, ceux de nos aimables lecteurs qui se demanderaient pourquoi l’album s’intitule « Invisible », sachez que cela renvoie à une citation dudit violoncelliste selon lequel « l’invisible est le signe tangible de nos émotions ». © SM/Qobuz