Pals: Symphony No. 1

Chronique

Il existe bien trop peu de compositeur néerlandais – on ne parle pas ici de la Renaissance et de l’époque baroque, bien sûr – pour ne pas saluer l’arrivée sur la scène de ce nouvel enregistrement d’œuvres symphoniques de Leopold van der Pals (1884-1966), en tête desquelles sa Première Symphonie de 1909. L’ouvrage fut écrit en bonne partie lors de vacances en Finlande, de sorte que l’on ne s’étonnera guère qu’un certain Sibelius pointe éventuellement le bout de son nez dans l’architecture et l’ampleur du geste. Deux ans auparavant, il avait débarqué à Berlin de son Saint-Pétersbourg natal – comment ça, Saint-Pétersbourg, van der Pals n’est-il pas néerlandais ? Si, si : son père y était consul des Pays-Bas… mais il est vrai que l’influence de Glière et de la musique russe, retrouvé à Berlin, ne sont pas pour rien dans son langage, Tchaïkovski en tête. La symphonie fut créée par rien moins que le Philharmonique de Berlin, consécration pour le jeune musicien. Frühling et Herbst (« Printemps » et « Automne ») par contre, semblent avoir reçu de plein fouet l’influence de Mahler d’une part, et surtout de la musique nouvelle française d’autre part (Debussy ! et pas qu’un peu !), qu’il découvrit lors d’un voyage à Munich en 1910. Les deux pièces furent données par le Philharmonique de New York, ce qui prouve que notre compositeur jouissait d’une renommée mondiale de premier plan. Enfin, l’album se referme avec Wieland der Schmied de 1913, où Wagner refait surface, ce qui est compréhensible considérant le sujet – Wieland est le dieu des forges selon la mythologie nordique. Et pourquoi, demanderez-vous, est-ce un orchestre suédois qui officie, en l’occurrence celui de Helsingborg ? C’est que la ville est à deux kilomètres du Danemark, au-delà du détroit, et la mère de van der Vals était danoise. L’explication vaut ce qu’elle vaut, voire moins… mais l’interprétation est excellente, voire plus. © SM/Qobuz