Once Upon A Time: The Lost 1965 New York Studio Sessions

Chronique

Avant d’être le pape du smooth jazz samplé à mort par tous les rappeurs de la planète (son Nautilus a fini sur plus de 400 morceaux signés Public Enemy, A Tribe Called Quest, Ghostface Killah, Pete Rock & CL Smooth, Danny Brown, etc.), Bob James faisait du jazz pur et dur. Une musique à des années-lumière de la fusion funky qui remplira son compte en banque dans les années 70 et 80. Entre 1965 et 1968, le pianiste du Missouri accompagna même la grande Sarah Vaughan. 1965 justement, l’année où furent enregistrées, au Wollman Auditorium de New York, en trio, ces sessions inédites. Une formation avec le bassiste Larry Rockwell et le batteur Robert “Cleve” Pozar, l'autre avec le bassiste Bill Woods et le batteur Omar Clay. Étonnant d’entendre Bob James dans un tel registre parfois assez aventureux. Mêlant compositions originales et reprises goûtues comme Solar de Miles Davis, Lateef Minor 7th de Joe Zawinul ou Airegin de Sonny Rollins, l’album met aussi le doigt sur l’éclectisme pianistique de ce fan de Bill Evans – cela s’entend souvent –, capable d’exceller dans un velours à la Ahmad Jamal comme dans des improvisations acrobatiques osées. Une belle surprise. © Marc Zisman/Qobuz