N'attendons pas

Chronique

Avec ce troisième album, le chanteur originaire de Pau prouve une nouvelle fois son humanisme et sa bienveillance, notamment envers sa famille : dans Pour de vrai, il déclare sa flamme à son épouse, et dans Tout nu dans la neige, il célèbre la mémoire de son grand-père. Il parle également de son statut de beau-père dans Beau-papa – une manière d’aborder des questions de société actuelles à travers un discours intime. Quant au morceau Mode, il s’éloigne un peu de cette tendresse qui lui colle à la peau, afin de fustiger cette mode qui l’a pourtant porté aux nues : « Mode tu m’as aimé je crois / mais demain tu m’oublieras […] Mode je te maudis / Tu me voles qui je suis. » La fabrique très artisanale et organique des chansons renforce son aspect confidentiel, notamment à travers le choix des guitares folk. Il s’offre même un instrumental ardent, qui sonne presque comme une déclaration d’amour pour la guitare (Funambule). Dans certains morceaux, celle-ci est parfois agrémentée d’instruments délicats, comme une boîte à musique dans Beau-papa, ou des cordes pizzicati dans Pardonnez-moi. Dans La Fille du Sud, il va jusqu’à remplacer son instrument de prédilection par un piano et des cordes chaleureuses. Notons que l’album contient deux chansons écrites à l’origine pour Johnny Hallyday, mais que le Taulier n’a pas eu le temps d’enregistrer : N'attendons pas et J'ai essayé. Toutes les deux encouragent l’auditeur à vivre l’instant présent. « C'est maintenant qu'il faut embrasser ceux que l'on aime, faire ce dont on a envie. Je voyais ça en Johnny aussi », précise Vianney, qui reste fidèle à son style et ses convictions, même lorsqu’il écrit pour les autres. ©Nicolas Magenham/Qobuz