Momentum [1]: Walton, Respighi

Chronique

Élève de Renaud Capuçon à la Haute École de Musique de Lausanne, la violoniste bulgare Liya Petrova a lancé un projet discographique audacieux avec quatre œuvres (deux concertos et deux sonates) répartis en deux publications distinctes. L’audace tient à son choix d’un répertoire très peu connu à l’heure où beaucoup d’artistes enregistrent sempiternellement les mêmes œuvres. Cette première livraison est consacrée au très lyrique Concerto pour violon op. 30 de William Walton ignoré des virtuoses de l’archet et à la Sonate en Si mineur pour violon et piano d’Ottorino Respighi. La seconde publication de ce diptyque MONUMENTUM, prévue pour 2024, sera consacrée au Concerto de Korngold et à la Sonate de Richard Strauss.
Né en 1902, le compositeur anglais s’est délibérément éloigné des nouvelles tendances musicales d’avant-garde de son époque pour se rapprocher du jazz, de George Gershwin aussi bien que des musiciens français du Groupe des Six, de Stravinsky ou encore de Prokofiev, dont l’influence est manifeste dans le troisième mouvement de son Concerto Op.30 composé en 1939 pour le violoniste américain Jascha Heifetz qui est ici brillamment défendu par Liya Petrova avec le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Duncan Ward.
Connu pour ses grandes fresques symphoniques célébrant la grandeur de l’Italie, Ottorino Respighi est un des rares compositeurs de la péninsule à n’avoir pas succombé uniquement aux sortilèges de l’opéra. Elève de Max Bruch en Allemagne et de Rimski-Korsakov en Russie, il reste avant tout un compositeur de musique symphonique sans avoir négligé pour autant la musique de chambre, comme en témoigne sa volubile et très néo-romantique Sonate en si mineur que Liya Petrova joue en compagnie du pianiste français Adam Laloum. Violoniste lui-même, Respighi exploite toute la richesse expressive de son instrument dans cette oeuvre écrite en 1917 dans un langage résolument post-franckiste. © François Hudry/Qobuz