Les Grands Brûlés

Chronique

Entre chansons solaires (lorgnant Bertrand Burgalat et Tahiti 80, avec qui il a travaillé) et les morceaux plus psychédéliques, le quatrième album solo de Julien Barbagallo propose une synthèse éclairée de toutes les qualités que l’on peut attribuer à la pop française. Ce Français exilé en Australie (où il est le batteur du groupe Tame Impala) semble profiter de l’éloignement avec son Europe natale pour mieux en chanter les louanges. Et ce, avec une bonne dose de nostalgie, comme le prouve Amara Terra Mia, qui puise son inspiration dans une chanson que fredonnait autrefois le grand-père sicilien du chanteur. A l’image de cette ritournelle au charme désarmant, l’album est un mélange réjouissant de folk, de pop et de chanson. Mais aussi de rock progressif, notamment avec le morceau Amour – sorte de plongée sous-marine épique à l’onirisme puissant et réconfortant. Les Grands Brûlés contient également un clin d’œil revigorant au thème de Mon nom est Personne d’Ennio Morricone (Ne me réveillez pas), un morceau ternaire mettant en exergue son instrument de prédilection, la batterie (Ouverture), ou encore un solo de guitare électrique sorti tout droit des années 1970 (Ma Falaise). C’est avec ce morceau foisonnant que se conclut Les Grands Brûlés, un album dans lequel Barbagallo n’a fait l’impasse sur aucun de ses multiples talents. ©Nicolas Magenham/Qobuz