Immolate Yourself

Chronique

Fin janvier 2009, ce troisième album de Telefon Tel Aviv sort dans un contexte particulièrement tragique, puisque la moitié du duo de Chicago, Charles Cooper, a été retrouvé mort juste après sa sortie européenne. Album posthume donc, ce troisième (et probablement dernier) opus de Telefon Tel Aviv n’en est que fatalement plus marquant.



 



Fidèles remixeurs, d’Apparat à Nine Inch Nails en passant par Bebel Gilberto ou A Perfect Circle, l’éclectisme de Telefon Tel Aviv était toujours de rigueur. De leur (trop courte) discographie, on en vient à la conclusion que rien ne fut à jeter : de l’expérimental Fahrenheit Fair Enough en 2001 à ce dernier Immolate Yourself en passant par leur Map of What Is Effortless en 2004, Telefon Tel Aviv a su se réinventer, entre ambient vaporeuse, techno et musique lounge à écouter au coin du feu.



 



De « Helen of Troy » à « M » ou « You Are the Worst Thing in the World », le duo, estampillé Intelligent Dance Music (IDM), intègre sur ce Immolate Yourself une notion pop certaine. Les voix se font plus présentes que sur les deux précédents opus. Et la nervosité de certains morceaux contraste de la plus belle des manières avec les titres plus « chill out » du disque. Ici, les nappes de synthés envoient l’auditeur dans un voyage sonore dont on revient apaisé. Au final, Immolate Yourself n’est peut-être pas l’album le plus révélateur du style Telefon Tel Aviv, mais il est sans doute le plus cohérent qu’ils aient produit. Fort en gueule, riche en trouvailles et rempli d’émotions, cet album est un joli testament pour ce duo electro dissous trop tôt par le destin.



 



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