High Fidelity

Chronique

Fidel Fourneyron incarne au trombone cette nouvelle génération de musiciens en constante recherche, avec une curiosité égale et insatiable pour toutes les musiques. Musicien caméléon, inclassable, artisan des sons et des formes, il évolue avec élégance aussi bien dans le jazz qu’aux confins des musiques contemporaines et de l’improvisation libre. Après avoir été révélé au public dans de nombreux grands orchestres (dont l’Orchestre National de Jazz, le Tower Bridge de Marc Ducret, Radiation 10 ou encore le White Désert Orchestra d’Eve Risser) et s’être affirmé avec son trio Un Poco Loco, il se présente aujourd’hui seul avec son instrument. Ecouter un disque solo, c’est partager pour un moment l’intimité d’un musicien, ressentir la moindre intention, entendre la plus petite respiration. Ici le trombone se livre à vous, il chante et souffle, éructe, hurle, s’arrête, haletant, parle dans sa barbe, s’amuse. High Fidelity n’est pas un disque de musique improvisée. Préoccupé par la dramaturgie en musique, Fidel Fourneyron nous livre un album ciselé, sans bavardage, où l’attention de l’auditeur est constamment captivée. C’est une suite pour trombone seul, où chaque miniature, composée à partir d’un son, d’un geste, d’une idée précise, est un terrain de jeu stimulant. Les contraintes de la monophonie, les limites de l’instrument canalisent l’improvisateur et l’encouragent à l’économie du propos et à la clarté des intentions.