E.T.A. Hoffmann: Symphony & Overtures / Witt: Sinfonia in A Major

Chronique

Les aventures d’un tout petit fonctionnaire provincial… un certain Hoffmann, juriste, bon vivant, musicien amateur, dessinateur à ses heures perdues, se mit un jour à écrire des contes fantastiques, inquiétants même, le modèle absolu du romantisme littéraire : ce seront les Contes d’Hoffmann, à partir desquels Offenbach conçut le chef-d’œuvre que l’on sait. Ce que l’on sait moins, c’est que le célèbre écrivain Hoffmann – Ernst Theodor Wilhelm de ses prénoms – changea son dernier prénom en « Amadeus », signe de révérence envers un célèbre compositeur mort en 1791. Car E. T. A. Hoffmann se croyait musicien, à telle enseigne qu’il finit par réussir à se faire nommer directeur musical à Bamberg : c’est là qu’il s’aperçut qu’il ne connaissait pas grand’chose à la musique, de sorte qu’il s’efforça d’en apprendre le plus possible afin de satisfaire à ses obligations, parmi lesquelles la composition de pièces pour son théâtre. Écrivain génialissime, compositeur éclectique dans l’évidente lignée de Mozart, Hoffmann écrivit une dizaine d’opéras – dont seul Undine se retrouve parfois à l’affiche –, et une seule et unique symphonie, que voici, entourée de quelques ouvertures de ses opéras, ainsi que d’une symphonie de Friedrich Witt. Pour mémoire, Witt est l’auteur d’une (autre) symphonie qui fut quelques temps attribuée à Beethoven, preuve qu’elle devait avoir quelque qualité, voire plus. L’auditeur est ici en face de toute une époque de la création musicale allemande, celle du premier Beethoven qui, s’il fut l’impériale présence de son temps, ne devrait pas entièrement jeter dans l’ombre ses contemporains. © SM/Qobuz