Celebrating Elvin Jones

Chronique

Le nom de Will Calhoun a pointé le bout de son nez à la fin des années 80 et à l’aube des années 90. Le furieux batteur de Brooklyn est alors l’un des membres majeurs de Living Colour, groupe phare de la scène funk rock metal également composé du guitariste Vernon Reid, du chanteur Corey Glover et du bassiste Doug Wimbish. Avec le bien nommé Celebrating Elvin Jones qui parait sur le label Motema, Calhoun rend hommage au plus célèbre des batteurs de John Coltrane, Elvin Jones. Un disque foncièrement jazz même l’on sait que le bonhomme est un virtuose éclectique, aussi à l’aise dans le jazz pur et dur que dans la fusion, la musique traditionnelle africaine, le funk, le rap et bien sûr le hard rock. A ses côtés, le contrebassiste Christian McBride, le saxophoniste Antoine Roney, le pianiste Carlos McKinney et le trompettiste Keyon Harrold, mais aussi, en invités, le claviériste Jan Hammer (ex-membre du trio d’Elvin Jones justement sur On The Mountain en 1975) et le percussionniste sénégalais Doudou N’Diaye Rose composent un casting de redoutables musiciens. « Elvin connecte ensemble tous mes mondes, insiste l’ancien batteur de Living Colour. Même si je l’entends jouer du jazz, je ressens aussi du rock’n’roll, de la fusion, de la musique africaine. Il sonne électrique, il sonne acoustique, il sonne très musique africaine, il sonne très latino, il y a tout ça chez lui. » Souvent perçu comme un pyrotechnicien qu’il est certes capable d’être, Will Calhoun montre avec Celebrating Elvin Jones qu’il est aussi un batteur d’une grande sensibilité, capable de vraies subtilités. Un très bel hommage. © MD/Qobuz