Born and Raised

John Mayer

Paru le 18.05.12 chez Columbia
Artistes principaux : John Mayer
Genre : Pop/Rock

Disponible en

24-Bit/44.1 kHz Stereo

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Enfilez gilets de sauvetage et empoignez nécessaire de survie : John Mayer, à peine rétabli d’une grave affection à la gorge qui a nécessité une intervention chirurgicale, mais surtout lauréat de Grammy Awards à la pelle et vendeur de disques par containers, son cinquième album et ses tatouages en guirlande, ne vont pas tarder à déferler par chez nous, et il est à parier que l’ensemble ne fera pas de quartier.

Produit par Don Was (The Rolling Stones), l’album ne nécessite en fait que deux chansons pour emporter l’adhésion : en ouverture, « Queen of California », outre l’ombre portée de Fleetwood Mac et une déchirante steel-guitar (Greg Leisz), laissera palpitant tous ceux qui n’ont jamais laissé les vinyles de The Allman Brothers Band se recouvrir de poussière dans leur discothèque (et on ne dit rien des vocaux matois de Gregg Allman, ou de la guitare liquide du frangin Duane). Quant à la chanson-titre, il suffit de patienter une poignée de mesures pour sentir un délicieux hérissement des poils des bras : au refrain, ces pures harmonies, ce chant qui tutoie les cieux, ce ne peut être que les légendes vivantes David Crosby et Graham Nash ! Et cela est.

Tant qu’à être à genoux, autant en profiter : le claviériste Chuck Leavell – lui également ancien des Allman, tiens , tiens - complète le groupe habituel de concerts (Aaron Sterling à la batterie, Michito Sanchez aux percussions, les guitaristes David Ryan Harris et Doug Pettibone, et le bassiste Sean Hurley) de Mayer, et c’est même la batterie de Jim Keltner (à 70 ans, l’homme de Tulsa peut s’enorgueillir d’avoir frappé sur des tambours pour le compte de trois Beatles), qui retentit dans « Something Like Olivia ». Pour le reste, il réside ici des influences musicales inédites pour Mayer, de ces saluts affectueux dont il avait jusqu’à présent privé ses séances d’enregistrement : le son, parfois énorme (jusqu’à l’usage de timbales dans « The Age of Worry ») offre une incontestable majesté à certains refrains. Plus loin (« Shadows Day ») c’est la distinction d’un George Harrison qui s’invitera au mitan de la chanson, pour laisser bien vite la place à un rock californien millésimé seventies : Maria Muldaur et James Taylor ont fait un enfant ensemble en écoutant du Neil Young, et son nom est John Mayer.

Indiscutablement album de la maturité, Born And Raised n’est pas un disque de country, de folk, de pop, ou de quoi que ce soit d’autre ; mais naturellement, un peu de tout cela. Mais, avant tout, par la sensibilité qu’il exsude, son regard parfaitement intime sur les femmes, leur commerce, et les relations qui en découlent, il constitue un disque d’auteur, et de hauteur, et l’indispensable opus du moment.

©Copyright Music Story 2017

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Queen of California (Album Version)