Ask The Dust

Chronique

Après un premier album particulièrement froid et déshumanisé, Lorn a entamé sa mue avec Ask the Dust. Inspiré du roman Demande à la poussière de l'écrivain culte italo-américain John Fante, Ask the Dust suit les aventures du personnage culte Arturo Bandini.

La métamorphose opérée par Lorn est tout simplement impressionnante, car il a réussi à préserver son originalité tout en offrant au public un disque beaucoup plus vivant que Nothing Else. Que l'on se rassure, le contenu reste dense, introspectif, sombre, Lorn ayant de toute évidence renoncé depuis longtemps à se faire prescrire des pilules pour voir la vie en rose.

Ce n'est d'ailleurs pas de sa vie dont il est question mais de la fuite et de l'errance du héros du livre, symbolisée par la longue trame de « Everything Is Violence ». Faussement léger, « Diamond » correspond certainement à l'idée que se fait Lorn de la pop. La mélodie plutôt enjouée étant en permanence mise en danger par des vocaux menaçants et par quelques claquements électroniques subits. 

« The Gun » avec la voix déformée de Lorn, prend des allures de psalmodie Lynchienne. Car ce sont forcément des images d'univers à la plastique froide et étrange que génère la musique de Lorn. Là où son précédent disque agissait comme un repoussoir ou une expérience masochiste, Ask the Dust provoque une aspiration en forme de vertige, une envie de s'engloutir dans une musique mélancolique et malsaine.  

Pour compléter l'expérience, la (re)lecture de Demande à la poussière est fortement recommandée.

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