Aria: Nicholas Isherwood Performs John Cage

Chronique

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces pièces de John Cage pour voix solo sont intrigantes. L’organe vocal est passé à travers toutes les moulinettes imaginables, du fausset au très grave, du hurlement au gargouillis, du miaulement au hululement, du grognement aux claquements de langue. Il s’y trouve même quelques notes chantées « normalement », c’est dire ! L’une des pièces est accompagnée par une bande magnétique à la limite du farceur, genre Spike Jones : Aria with Fontana Mix ; quelques autres font appel à un piano, mais sur lequel on ne fait que taper sur le couvercle. Enfin Ryoanji se double de quelques percussions et, sans doute, d’un principe de re-recording puisque l’on entend parfois deux voix. Intrigant, singulier, parfois rigolo, parfois effrayant, voilà de la musique expérimentale, mais il faut considérer que ces expériences ont commencé dès 1942 ! Une nouveauté, à l’époque, aux limites du scandale, alors que Cage empruntait souvent à des techniques vocales vieilles comme le monde, venues des tribus de Papouasie ou du Negro Spiritual. L’essayer, c’est… l’essayer. (c) SM/Qobuz