Amanke Dionti

Chronique

Deuxième rencontre entre Ablaye Cissoko et le trompettiste Volker Goetze, Amanké Dionti est un enchantement au moins égal à Sira en 2009. Entre la kora aux notes d'argent d'Ablaye Cissoko et les interventions feutrées du cuivre de Volker Goetze, c'est à un véritable dialogue musical que l'on assiste.

L'ensemble de la musique contenue sur Amanké Dionti a beau être d'essence africaine, les interventions de Volker Goetze lui apportent une coloration de jazz contemporain qui vient parfaitement s'imbriquer dans le matériau d'origine. Choisissant sciemment des tempos très doux, Ablaye Cissoko et Volker Goetze créent des paysages où la savane africaine s'ouvre soudain sur les docks new yorkais, où le dernier bar à la mode est situé en Casamance. Amanké Dionti n'est pas non plus exempt d'une certaine gravité lorsque vient l'heure d'évoquer un pays martyr avec « Haïti ».

Volker Goetze prend souvent des accents proches de Don Cherry comme sur « Togna ». Le rêveur « Amanké Dionti » laisse les multiples possibilités de la kora nous entraîner dans son univers. Voilà bien un instrument dont les vingt-et-une cordes offrent des possibilités quasi infinies, et dont les sonorités se marient parfaitement avec une les accents contemporains que prennent parfois les deux complices.

Animé d'intentions louables, Amanké Dionti parvient à être un dialogue haut de gamme entre deux musiciens accomplis. Ce qui est à la fois suffisant et grandement satisfaisant.

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