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Otto Ackermann

Il existait autrefois dans les maisons d'opéra une quantité de chefs-d'orchestre de premier plan qui ne courraient pas après la gloire et qui n'enregistraient pas, ou peu, de disques. Ils possédaient un véritable métier, exempt de toute routine, tel Otto Ackermann. Naturalisé Suisse, il était né en Roumanie en 1909 et appartenait à la grande tradition de la Mitteleuropa. Après des études à Berlin, il a gravi tous les échelons d'un Generalmusikdirektor (GMD) dans des théâtres de plus en plus importants, de Brno à Vienne en passant par Berne et Cologne.


Otto Ackermann était un ami très proche du compositeur Franz Lehar dont il réalisa quelques enregistrements d’opérettes qui restent fameux aujourd’hui, grâce à la réputation des interprètes, Elisabeth Schwarzkopf, Nicolaï Gedda, Erich Kunz et aussi pour le style parfaitement viennois du texte et de la souplesse de sa direction, avec un Philharmonia Orchestra de Londres assimilant parfaitement le style demandé par le chef.


A la fin de sa courte carrière, il était directeur de l'Opéra de Zurich où il fit confiance à un jeune homme talentueux et tout à fait inconnu, Armin Jordan, qui garda sa vie durant un souvenir lumineux et très admiratif de son mentor.


Les enregistrements d'Ackermann, relativement nombreux, sont devenus rarissimes aujourd’hui. Publiés à l’époque par la Guilde Internationale du Disque ou par des petits labels tombés dans l’oubli, ils sont pour la plupart introuvables ou seulement disponibles dans les rééditions de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) effectuées directement d’après les microsillons d’époque. Quant aux enregistrements réalisés par EMI sous la direction artistique de Walter Legge, on trouve une première version des Vier letzte Lieder de Strauss avec Schwarzkopf, trop souvent éclipsée par celle, postérieure et, ironie du sort, dirigée par son ancien professeur George Szell. Ses enregistrements d’opérettes, Le Baron tzigane, Une Nuit à Venise, La Chauve-Souris,  Le Pays du sourire ou La Veuve joyeuse ont gardé la trace de son nom. Peu de chefs ont en effet dirigé ce répertoire avec autant de charme et d’élégance.


Ackermann a gravé également quelques disques avec l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich  consacrés à Beethoven (Symphonies nos 5 et 7) ou Dvorak (Symphonie du Nouveau Monde et le Concerto pour violoncelle avec Paul Tortelier). En 1950, il enregistre le Freischütz de Weber avec l’Opéra de Vienne (DECCA). On lui doit également, 4 ans plus tard, une version des Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler avec le jeune Dietrich Fischer-Dieskau et quelques extraits d’opéras captés à Paris avec Régine Crespin.


Chef d’opéra avant tout, Otto Ackermann était un accompagnateur hors pair, car il savait épouser les plus petites inflexions du chant et suivre les moindres rubatos. Les chanteurs comme les instrumentistes adoraient jouer sous sa baguette, comme en témoignent ses enregistrements avec Artur Balsam, Leonid Kogan, Louis Kaufman, Arthur Grumiaux, William Primrose, Clara Haskil ou Dinu Lipatti.


Otto Ackermann est mort prématurément à Berne, à l’âge de 50 ans.


© François Hudry/QOBUZ/mars 2018

Discographie

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