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Michel Sénéchal

Avec sa voix de ténor aigu, agile, claironnante et très souple, Michel Sénéchal était un « ténor à la française » tout à fait typique, dont l’origine remontait à la période baroque et d’une école de chant provenant de la tradition théâtrale. Mais Michel Sénéchal était ce qu’on appelle un « personnage », car sa truculence, son humour, son sens du théâtre en faisait un acteur né.

Il avait fait ses études au Conservatoire de Paris où il obtient un premier prix en 1950, année de ses débuts au théâtre de La Monnaie de Bruxelles où il réside durant trois ans. C’est après avoir remporté, en 1952, le 1er prix au Concours de Genève que le jeune homme est engagé au Festival d’Aix-en-Provence par son fondateur Gabriel Dussurget. Il y chantera pendant 23 ans, alternant les rôles mozartiens et l’opéra français. Mais son plus grand titre de gloire reste le rôle de Platée dans l’opéra éponyme de Jean-Philippe Rameau qu’il chante en 1956, sous la direction de Hans Rosbaud et qu’il gravera dans la foulée.

Il donne à ce rôle de grenouille prétentieuse une dimension tragi-comique qui fit beaucoup en son temps pour la redécouverte de Rameau et pour sa propre popularité qui va s’étendre dans le monde entier, avant la grande vague « historiquement informée » qui éclipsera Sénéchal comme d’ailleurs le style d’interprétation des années 1950. Le ténor en gardera une certaine rancune et n’aimera jamais le style désormais imposé par cette nouvelle école. Michel Sénéchal s’est beaucoup produit à Paris, à l’Opéra comme à l’Opéra-Comique, mais aussi au Festival de Salzbourg avec Herbert von Karajan et au Metropolitan Opera de New York où il obtient de beaux succès dans les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, un compositeur qui lui permet de faire valoir son extraordinaire talent pour les rôles de composition.

On retrouve Michel Sénéchal dans de nombreux disques, sous la direction de Lorin Maazel (L’Heure espagnole et L’Enfant et les sortilèges de Ravel), plusieurs opérettes de Jacques Offenbach avec Michel Plasson (Orphée aux enfers et La Vie parisienne), Seiji Ozawa (Les Contes d’Hoffmann) ou Marc Minkowski (La Belle Hélène). Il s’est également illustré dans cette même veine comique dans Le Comte Ory, opéra français de Rossini dont il existe 3 témoignages discographiques.

Michel Sénéchal a beaucoup enseigné, notamment à l’école de chant de l’Opéra de Paris qu’il a dirigée jusqu’en 1994. Il a fondé avec Georges Prêtre l’association « L’Art du chant français » pour assure la défense, la tradition et la promotion du chant français et du chant en français, car il s’insurgeait contre le fait de chanter en France les chefs-d’œuvre lyriques dans leur langue originale.

Ce grand farceur a disparu un 1er avril (2018), dernière pirouette d’un homme qui a fait sourire des générations par la grâce d’un esprit qui savait si bien mêler l’humour à la poésie et aussi à une certaine gravité. © François Hudry/QOBUZ/avril 2018

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