Stone Temple Pilots

Paru le 24/05/10 chez Atlantic Records
Artistes principaux : Stone Temple Pilots
Genre : Alternatif et Indé

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Groupe californien emblématique pour avoir transporté – sans trop de perte de substance – la rage punk dans les stades, et autres gigantesques salles de concerts, StoneTemple Pilots aura donc attendu deux ans après sa reconstitution de ligue dissoute (et maints déboires juridiques et contractuels) et neuf années à la suite du précédent effort en studio, Shangri-La Dee Da (2001), pour se résoudre à enregistrer un sixième album, joyeusement orné d’un signe pacifique qui ne peut que contraster avec la hargne antérieure.

Handicapé dès ses débuts par le reproche d'un manque d’originalité certain, voire d’un défaut de personnalité avéré, le groupe n'enlève pas vraiment l’hypothèque avec le « Between the Lines » d’ouverture, cerné par les influences conjointes de The Animals et de toute une tradition pop et rock des flamboyantes sixties, par la suite nourrie au bon grain transgénique de Cheap Trick. À moins qu’il ne s’agisse de la rencontre impromptue et improbable entre Kurt Cobain et Tom Petty.

Plus loin, « Cinnamon », jusqu’au mimétisme mancunien ou le très plaisamment intitulé « Hickory Dichotomy », aux accentuations de Bob Dylan après une cure de jus de carottes, les influences revendiquées et prolifiques comme une discothèque idéale (en vrac : Aerosmith, Jimmy Page, ainsi que tout un pan du rock psychédélique), renforcent le malaise. Avec, néanmoins et en bonus, quelques rafraîchissantes touches de country, ici ou là.

En revanche, qu’un groupe à ce stade de la carrière des Américains (et même s’il a vendu des rondelles par containers entiers) ne choisisse pas de titre (sans nul doute langue tirée à leur ancien label, qui réclamait une nouvelle production), démontre en creux que Stone Temple Pilots (version 2010) passe ou casse.

À son crédit s'inscrit un son immaculé et gras à la fois, conjointement nerveux et clair, comme le rêve d’un Beatles plongé dans les œuvres complètes de Soundgarden (dont le retour est également attendu). Ou de Pearl Jam, c’est selon. Ainsi que le plaisir de retrouver la voix de Scott Weiland (malgré de très passables imitations de David Bowie tout du long), en pleine forme, alors qu'il était annoncé débarqué de l’aventure.

Pour le reste, STP constitue la plus parfaite acception de ce que doit être un album de réunion, après une séparation que l’on pensait définitive, en offrant une musique pas indispensable pour deux mesures, mais brillante, car conçue par des briscards blanchis sous le harnais, empereurs du recyclage (si le riff de « Peacoat » rappelle « All Right Now » de Free, ce n’est indubitablement pas un hasard), certainement éberlués d’avoir pu s’enfermer des mois durant dans un studio sans s’étriper.

©Copyright Music Story 2018

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Between the Lines