Stanford: String Quartets, Vol. 3

Chronique

Figure majeure de la vie musicale britannique de la fin du XIXe siècle, Sir Charles Villiers Stanford fut cependant éclipsé par ses élèves Gustav Holst et Ralph Vaughan Williams. Né à Dublin dans une famille aisée, il fut un professeur renommé et un chef d’orchestre de talent. Comme compositeur, il laisse un vaste catalogue d’où émerge surtout sa musique sacrée, défendue entre autres par Sir Thomas Beecham.

Ce compositeur irlandais laisse aussi sept symphonies, des œuvres concertantes et de la musique de chambre, en particulier huit quatuors dont cinq parfaitement achevés. Musique d’épigone inspirée de Schubert, Mendelssohn et Brahms, les quatuors de Stanford sont cependant de la belle ouvrage. À défaut de posséder une écriture originale, ils sont parfaitement écrits dans une veine romantique au lyrisme expressif. Les deux premiers quatuors présentés ici, très effusifs, ont été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme par le critique George Bernard Shaw lors de leur création en 1892 et 1894.

Le Quatuor en la mineur, Op. 122 a été composé très rapidement lors d’une partie de pêche près du mur d’Hadrien en 1910, un endroit que Stanford affectionnait particulièrement et qui lui permettait de s’évader de l’exubérante vie londonienne. L’œuvre a peut-être été jouée l’année suivante, mais elle est restée inédite. Exhumée en 1980, elle est enregistrée ici pour la première fois, dans une édition préparée par le musicologue Jeremy Dibble pour les musiciens du Dante Quartet dont c’est le dernier enregistrement dans sa formation de base, puisqu’il a renouvelé trois de ses membres au début de l’année début 2020. Nouvelles aventures musicales à suivre. © François Hudry/Qobuz